L’objet de cette pièce n’est pas d’instrumentaliser le théâtre au service d’un discours alcoologique, mais de tenter une parole qui vienne surprendre les croyances et les certitudes sur cette réalité.
Ce travail théâtral entend restituer une expérience à la fois singulière et commune d’un homme de 50 ans relisant sa vie au filtre de sa relation avec l’alcool. Bien au-delà de la seule question de l\'alcoolisation, cette pièce évoque l\'humanité commune de chacun d’entre nous, aux prises avec des failles, des expériences de joies et de souffrances et des stratégies pour les fuir ou y faire face.
D\'une durée de 75 minutes, jouée par un homme seul sur scène, cette pièce s\'adresse à un large public (adolescents et adultes), et possède une force de réflexion peu commune.
Vous trouverez ci-joint les documents annonçant les représentations de « Voilà ». En vous remerciant de bien vouloir diffuser le plus largement possible cette information autour de vous, et dans l’attente du plaisir de vous rencontrer à l’une de ces deux soirées,
Cette action est soutenue financièrement par la DRAC, la DRASS, la DDASS 69, la CPAM de Lyon, la ville de Lyon, l’URCAM, la Région Rhône-Alpes, la Fondation de France.
Une rencontre…
Un jour, le hasard fait se rencontrer deux personnes, un homme de théâtre et un professionnel de santé publique travaillant sur les réalités \'alcool\'.
Deux univers très lointains, très étrangers de prime abord…
Un débat s\'engage durant lequel chacun fait peu à peu découvrir à l\'autre son métier, ses positions, ses expériences, une certaine vision du monde.
Chacun découvre alors en l\'autre une chose essentielle qui est au cœur de sa propre démarche mais qui pourtant reste en partie cachée.
L\'homme de théâtre (Stephen Shank) peut accéder à des réalités humaines qui, comme à beaucoup, lui échappent et qu\'il n\'arrive pas à décrypter.
Le professionnel de santé perçoit, concrètement, les possibilités illimitées d\'expression de l\'écriture et de la création artistique.
L\'évidence est qu\'ils doivent faire un bout de chemin ensemble.
Il faut que quelque chose existe qui soit le fruit de ces deux regards croisés…
Le professionnel de santé (Jean-François Valette) lance alors comme un défi à l\'homme de théâtre : il lui propose d\'écrire sur ces réalités \'alcool\'.
Il lui propose comme un \'échange\'
Le professionnel de santé \'ouvre sa malle\' et met à disposition tous ses outils de compréhension et de réflexion.
L\'homme de théâtre, croisant sa propre réalité à toutes celles qu\'il aura rencontrées, restitue, par un texte, sa \'vision des choses\'.
Ainsi est né \"Voilà !\"…
Un texte,
Un homme, seul, converse avec lui-même. Monologue.
Ce faisant, il nous conte son histoire, sa vie d’aujourd’hui, d’avant, son enfance, sa famille, son travail, sa vie sociale et sexuelle, sa solitude, le tout désormais relié par un seul fil conducteur, l’alcool.
Portrait d’un homme.
Il tente de nous exposer la relation avec cet alcool-là, agité par un conflit permanent entre sa raison et son goût de l\'abandon, tantôt réaliste sur son \'état\' et tantôt aveuglé par la peur de devoir se considérer \'alcoolique\'.
Son rapport à la boisson est complexe, instrument de festivité et de rassemblement, signal de vulnérabilité et solitude.
Description de la vie d’un homme respectable qui ne sait pas lui-même admettre sa faille et qui pourtant, petit à petit, détricote sa relation paradoxale avec cette \'molécule\'.
Comment trouver le “ juste milieu ” entre plaisir et destruction... ?
A partir de ce \'texte - source\', trois incarnations, trois démarches artistiques, trois créations ont distinctement vu le jour.
Une création théâtrale
Le théâtre est avant tout un lieu de métaphores, donc d’émotions et de découvertes...
Miroir et signe de la vie, il permet un regard aiguisé, critique, moqueur, comique ou dramatique, tendre ou acidulé sur cette vie et ses déboires.
L’idée d’aborder un thème comme celui de l’alcool par le biais d’une incarnation vivante d’acteurs sur un plateau, m’a semblé d’emblée une idée forte. On tenterait la réflexion d’images tirées du vécu quotidien pour mieux réfléchir. On tenterait leur agrandissement pour mieux voir et sentir, et on tenterait un pas en arrière, de prise de distance, pour mieux percevoir.
On permettrait au spectateur de pénétrer le monde de l’alcool par l’intérieur plutôt qu\'à travers le regard du professionnel, du scientifique, du sociologue ou du médecin.
Mais, par dessus tout, on tenterait de faire sentir au spectateur la vulnérabilité et la déchirure de tous ceux et celles ont mis l\'alcool dans leur vie, tout en lui faisant sentir que cette déchirure n’est peut-être pas plus vive que toutes celles qu’il vit lui-même ou les siens.
Il faut trouver chez le spectateur la faille qui le met exactement à la même place que celui qu’il regarde et écoute.
Victor Hugo décrivait en ces termes la réaction de Monseigneur Myriel face à ceux qui accusent “ l’autre ” de faute :
Quand il voyait tout le monde crier bien fort et s’indigner bien vite :
- Oh ! Oh ! disait-il en souriant, il y a apparence que ceci est un gros crime que tout le monde commet. Voyez ces hypocrites qui se dépêchent de protester et de se mettre à couvert !
Il s’agit donc de créer un moment non de protestation mais de compassion, non de mise à couvert mais de mise en danger.
Un regard neuf et \'frais\' pourrait se poser sur ces questions, le regard d\'un homme de théâtre qui n\'avait pas encore connu ces réalités ni rencontré ces personnes...
Stephen Shank
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Jean FEUGERE
Chargé de mission
(06) 27 60 59 65