COMMUNIQUE DE PRESSE
Plus d'une centaine de gendarmes, un hélicoptère, un chien spécialisé dans la détection de billets… : c'est un important dispositif qui a été déployé ce matin à Villeurbanne, dans le Rhône, par les enquêteurs de la région de gendarmerie de Bourgogne, appuyés par des unités de la Région de gendarmerie de Rhône-Alpes, pour mettre fin aux agissements d'une bande organisée qui se livrait à une forme particulière de vols de métaux : l'arrachage de câbles dans des candélabres d'éclairage public.
Depuis plusieurs mois en effet, des communes de l'Est de la France ont été victimes du vol en série des câbles électriques alimentant des poteaux d'éclairage public. Forçant la trappe de visite, les malfaiteurs sectionnaient les câbles reliés au dérivateur et les arrachaient, pour les revendre ensuite au poids du cuivre. Des quartiers ou des axes routiers se trouvaient ainsi plongés dans l'obscurité, avec à la clef un préjudice de plusieurs milliers d'euros pour chaque commune touchée.
Apparu au nord de la région lyonnaise, le phénomène a touché la Saône et Loire à partir du mois de mars 2015 pour remonter le long de l'A6 jusqu'en Côte d'Or avec une pointe jusque dans le Doubs.
Une enquête est rapidement ouverte par la brigade de recherches de Mâcon, qui reçoit bientôt l'appui de la section de recherches de Dijon dans le cadre d'une information judiciaire ouverte au tribunal de Grande Instance de Chalon sur Saône pour « vol en bande organisée ».
L'enquête permet en effet de démontrer l'implication d'une équipe d'individus d'origine roumaine, habitant des campements de fortune à Villeurbanne. Très mobiles et bien organisés, les malfaiteurs n'hésitaient pas à faire plusieurs centaines de kilomètres dans la nuit pour perpétrer leurs méfaits avant de revenir se dissimuler dans leurs campements.
Trente-huit faits sont directement imputés à cette équipe en Bourgogne, en Rhône-Alpes et en France-Comté. Le préjudice pour les communes touchées se monte à près de 400 000 €, car la remise en état des installations coûte fort cher alors même que la valeur du cuivre à la revente au poids chez un ferrailleur est d'un rapport bien inférieur.
Au terme de plusieurs mois d'enquête, les enquêteurs bourguignons ont donc resserré leurs
filets. L'une des têtes du réseau a été interpellée la semaine dernière à St Laurent de Mure, dans le Rhône. 4 autres comparses, interpellés ces dernières semaines pour des faits des cambriolages, viennent d'être à nouveau placés en garde à vue dans le cadre de cette enquête. Enfin, l'opération de ce matin à Villeurbanne a permis l'arrestation de 4 personnes recherchées.
Ce sont donc au total 9 malfaiteurs qui ont été interpellés ces derniers jours dans le cadre de ce dossier.
« Déclenchée à 7 heures ce matin, l'opération a nécessité un déploiement de forces important avant tout pour des questions de sécurité ; le camp de la Feyssine se situant le long d'un axe routier à grande circulation, il était essentiel que le dispositif soit parfaitement étanche pour éviter que des personnes ne se mettent en danger en tentant de fuir, explique le colonel Kim, commandant la région de gendarmerie de Bourgogne. Sur le deuxième site, un squat dans une friche industrielle, la configuration des lieux a nécessité là encore des moyens conséquents pour permettre une fouille exhaustive en toute sécurité ».0
Placés en garde à vue pour une durée pouvant aller jusqu'à 96 heures, les individus interpellés devraient être présentés au magistrat dans les prochains jours. Ils encourent jusqu'à 15 ans de réclusion criminelle.
« Le travail d'enquête minutieux a payé, se réjouit le colonel Kim. Ces vols spectaculaires ont été un choc pour les élus des collectivités qui en ont été victimes ; nous avons mobilisé les moyens nécessaires pour donner un coup d'arrêt à ce phénomène aussi rapidement que la complexité des investigations à mener le permettait. C'est un beau succès, qui montre une nouvelle fois la capacité de la gendarmerie à prendre en compte des phénomènes criminels sur une zone étendue, dépassant les limites administratives, et à traiter une délinquance itinérante à long rayon d'action, à l'origine d'infractions en série qui entretiennent un sentiment d'insécurité contre lequel je suis décidé à lutter avec tous nos moyens. »