L'apron du Rhône est un petit poisson, encore présent naturellement en France dans la Loue, les bassins de l'Ardèche et de la Durance. Il est menacé d'extinction. Pour éviter sa disparition, un plan national d'actions sera mis en œuvre entre 2012 et 2016. Ce programme sera lancé officiellement le 5 mars à Lyon
Poisson endémique du bassin du Rhône, l'apron du Rhône a été classé en danger critique d'extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). En effet, l'apron n'occupe plus aujourd'hui que 240 kilomètres de cours d'eau, au lieu de 2200 au début du XXe siècle. En France, trois noyaux de population subsistent : dans la Loue, le bassin de l'Ardèche et celui de la Durance. L'apron est également présent dans la boucle du Doubs en Suisse.
Les causes de cette raréfaction relèvent de multiples facteurs : fragmentation de l'habitat naturel par les barrages et les seuils aménagés sur les rivières, dégradation de la qualité de l'eau... mais aussi méconnaissance de l'apron, poisson discret et sans valeur halieutique.
Deux programmes européens Life Nature (1998-2001 et 2004-2010) ont déjà permis d'améliorer les connaissances (recherche et évaluation des populations, études expérimentales sur la biologie et le comportement de l'espèce...), les savoir-faire techniques (aménagement de passes à poisson) mais aussi l'information des gestionnaires de cours d'eau et du grand public. Des expériences de reproduction artificielle (au muséum de Besançon) et de réintroduction (dans la Drôme) ont également été menées.
Les résultats encourageants de ces programmes ont conduit le ministère en charge de l'écologie à initier en 2010 la rédaction d'un plan national d'actions en faveur de l'apron du Rhône.
Une stratégie d'actions sur cinq ans
Le plan national d'actions en faveur de l'apron du Rhône est rédigé pour une durée de cinq ans (2012-2016) bien qu'il propose un ensemble d'actions qui devront être menées sur du plus long terme.
Il est coordonné par la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) de Rhône-Alpes et animé par le Conservatoire d'espaces naturels de Rhône-Alpes.
La stratégie proposée se traduit par six objectifs.
1. Améliorer les connaissances sur l'espèce et étudier les impacts potentiels des usages humains.
2. Permettre l'accroissement des populations et le brassage génétique en décloisonnant les cours d'eau.
3. Conserver ou restaurer les habitats favorables à l'espèce.
4. S'assurer de la bonne prise en compte de l'espèce dans les politiques publiques, documents de planification et outils juridiques.
5. Communiquer, informer et sensibiliser un large public.
6. Coordonner les relations, relayer les informations et favoriser la coopération.
Ces objectifs sont déclinés via 36 actions qui seront conduites de manière transversale sur l'ensemble de l'aire de répartition de l'apron (ex : suivi des populations par l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques, études génétiques, création d'outils de communication, travail sur la franchissabilité piscicole des ouvrages) ou appliquées uniquement sur des sites pilotes (ex : tests de lâchers de décolmatage sur la Durance).
Elaboré et mis en oeuvre dans un large cadre partenarial (collectivités, associations, universités, entreprises et établissements publics...), le plan national d'actions en faveur de l'apron du Rhône sera officiellement lancé lors du premier comité de pilotage lundi 5 mars à partir de 13 h 30 dans les locaux de la DREAL Rhône-Alpes, à Lyon (5, place Jules-Ferry, dans le 6e arrondissement).
Contact presse :
Marianne Georget
Conservatoire d'espaces naturels Rhône-Alpes