La revue médicale britanique The Lancet Oncology a publié une étude réalisée par le centre international de recherche sur le cancer (CIRC), selon laquelle, à l'échelle mondiale, une augmentation de 75% des cas de cancers est attendue d'ici à 2030.
Cette croissance sera donc bien plus importante que la croissance attendue de la population mondiale.
Les pays les plus affectés par cette augmentation du nombre de cas de cancers seront les pays les plus pauvres où l'augmentation atteindra 93%. Mais même les pays les plus riches seront sujet à une forte croissance.
Le nombre de morts du cancer à l'échelle mondiale, devrait quant à lui passer de 7,6 millions en 2008 à 13,5 millions en 2030.

A la lecture de telles prévisions, il est légitime de se poser la question de la manière dont elles ont étés effectuées.
De fait, ces résultats sont obtenus sur la base de l'analyse de l'évolution de facteurs connus comme ayant une influence sur le cancer. Par exemple, l'augmentation du niveau de vie des pays pauvres entraine une augmentation du nombre de fumeurs et donc du nombre de cas de cancer du poumon. De même, une meilleure hygiène permet de réduire le nombre de cancers d'origine infectieuse. Il est donc possible selon cette méthodologie, d'effectuer des prévisions réalistes.

Cette méthodologie comporte toutefois certaines limites. En effet, si la méthode consitant à observer l'évolution connue d'un facteur ayant une influence sur le cancer est valable, elle ne permet pas de prévoir l'évolution des cancers liés à des facteurs accidentels. Par exemple, la prévalence globale du cancer de la thyroide a fortement augmenté après 1986, mais l'accident de Tchernobyl n'avait bien entendu pas été prévu. De même, l'évolution liée à des facteurs non identifiés comme cancérogènes à ce jour n'est pas incluse. Par exemple les morts de l'amiante ne pouvaient pas être prévus tant que l'amiante n'était pas reconnue comme étant cancérigène. Il en va de même pour les ondes électromagnétiques, l'exposition de la population étant récente, une éventuelle augmentation des cancers en lien avec les ondes ne sera connue que dans un certain nombre d'années.