SAMEDI 2 OCTOBRE A PARTIR DE 16 HEURES
Le 11 novembre 2008, une meute médiatico-policière investit une ferme du village de Tarnac. 8 personnes, qualifiées « d'anarcho-autonomes », sont arrêtés et incarcérés pour appartenance à une « cellule » à « vocation terroriste ». Face à l'absence de preuves, les juges "antiterroristes" se résignent à libérer progressivement les 8 inculpés. J. Coupat, présenté comme le " cerveau" du groupe le sera en mai 2009. Depuis, « l'enquête » – somme d'élucubrations ubuesques des Supermen de la SDAT – s'embourbe.
Cet évènement, à la différence d'autres affaires antiterroristes, a provoqué des mouvements de solidarités, très variées dans les formes comme dans les contenus.
Le philosophe A. Brossat, dans "Tous Coupat ! Tous coupable !" (Nouvelles éditions Lignes), effectue un retour critique et polémique sur le positionnement des médias, des milieux intellectuels et des collectifs qui se sont manifestés pour réclamer l'abandon des poursuites et la libération des inculpés.
Il y soulève les contradictions d'une défense publique qui s'est rapidement résumée à l'appel au respect des valeurs de l'État de droit, de la République, et de la Démocratie.
Résultat : la charge subversive de "L'insurrection qui vient" a vite été désamorcée pour laisser place aux figures consensuelles de jeunes victimes, innocentes, issues de bonnes familles, des meilleures écoles, intégrées et appréciées.
N''est-il pas paradoxal que des Agamben, Rancière, Bensaïd... dont la renommée s'est construite sur la critique radicale de la « démocratie réelle » comme oligarchie ou « État d'exception permanent », aient mené leur campagne de soutien dans les termes même de la légalité et de la normativité démocratique – en opposition totale avec leur propre philosophie ?
Fallait-il balayer d'un revers de main la radicalité réelle de la pensée et de l'existence des inculpés pour que leur « défense » soit médiatiquement recevable ?
La véritable solidarité n'aurait-elle pas été, justement, de ne pas abdiquer devant le moralisme antiviolence ?
Nous vous invitons chaleureusement à venir en discuter avec Alain Brossat.