La Métropole de Lyon a la responsabilité de 709 ponts, passerelles ou trémies sur l'ensemble de son territoire. Sur ces 709 ouvrages d'art, 185 sont considérés comme « complexes » et nécessitent une surveillance particulière.
Plusieurs niveaux de surveillance sont déployés selon le type des ouvrages d'art, leurs dimensions ou leur complexité conformément à la méthode de surveillance nationale. Cela permet à la métropole d'avoir une excellente connaissance de l'état de santé de ses ouvrages.
° 1er niveau : les visites annuelles ou triennales sont effectuées par les services de la Métropole sur la totalité des ouvrages d'art et les parties des OA facilement accessibles sans moyens particuliers.
° 2e niveau : des Inspections Détaillées Périodiques (IDP) sont réalisées – tous les 6 ans en moyenne – par des bureaux d'études spécialisés. Ces IDP concernent les 185 ouvrages d'art complexes et sont conduites sur la base de la réglementation nationale en vigueur.
Chaque année, la Métropole de Lyon réalise une moyenne de 30 IDP, prioritairement sur les ouvrages d'art dont les IDP sont les plus anciennes ou dont l'état s'est dégradé. Pour l'année 2018, le budget affecté à ces IDP est de 145 000 €. Lors de ces IDP, la totalité de l'ouvrage est alors examinée. A titre d'exemple, les piles sous les ponts submergées par l'eau sont examinées par des équipes spécialisées.
° 3e niveau : la surveillance renforcée ou mise sous instrumentation des ouvrages dont l'état de santé s'est dégradé et pour lesquels une évolution rapide est possible. Dans ce cas de figure, des visites régulières sont assurées (quotidiennement par exemple pour le pont de l'île Barbe en période de froid, annuellement pour le pont Bonaparte) mais pour les parties les plus fragiles des ouvrages, des capteurs peuvent être placés pour assurer une surveillance permanente permettant une alerte immédiate en cas de problème et la mise en place d'actions adaptées.
Une délibération en ce sens, préparée au printemps dernier, sera votée lors du Conseil métropolitain du 17 septembre prochain pour assurer la surveillance des parties fragilisées du pont de Vernaison.
La surveillance annuelle pour le pont Bonaparte est de 5 000 €, celle du pont de l'île Barbe est de 70 000 € et l'investissement pour les capteurs prochainement installés sur le pont de Vernaison se monte à 385 000€
Pour qualifier de manière homogène l'état de santé de ses ouvrages d'art, les bureaux d'études spécialisés et la Métropole de Lyon appliquent la notation définie par les services de l'État.
1 : ouvrages en bon état apparent
2 : ouvrages dont la structure porteuse est en bon état apparent ou présente des défauts mineurs mais qui nécessitent un entretien spécialisé ou dont les équipements présentent des défauts
2E : ouvrages classées 2 mais dont les désordres sur les équipements peuvent se développer rapidement
3 : ouvrages dont la structure porteuse est altérée et qui nécessitent des travaux de réparation conséquents
3U : ouvrages classés 3 mais dont les désordres apparents engendrent une insuffisance de capacité portante de l'ouvrage ou ont une évolution rapide.
Ces classes peuvent être complétées d'une mention « S » au titre de la sécurité des usagers. Dans ce cas, la Métropole de Lyon est informée immédiatement par le bureau d'études et met l'ouvrage en sécurité en effectuant les travaux nécessaires en urgence.
Aucun des 709 ouvrages d'art de franchissement de la Métropole de Lyon n'est classé «3US».
En fonction de la classification de ses ouvrages d'art, la Métropole de Lyon engage trois types de travaux sur les préconisations des bureaux d'études spécialisés :
° Entretien courant à faire dans un délai de 1 an à 3 ans. Budget annuel de 250 000 €. Travaux effectués récemment sur les ponts de Chasse, de Couzon ou sur la passerelle de la Paix.
° Entretien spécialisé : il s'agit de travaux de premières réparations permettant de ralentir l'évolution des désordres constatés. Budget 2018 : 4, 5 M€. Travaux effectués sur les ponts Koenig, de l'Épargne, de la Guillotière, Pasteur, Morand, Kitchener ou passerelle du Collège.
° Travaux de grosses réparations : ils concernent les ponts classés 2E, 3 et
U et sont programmés dans le cadre de la Programmation pluriannuelle d'investissement (PPI). En 2018, ces travaux touchent le pont des 3 Renards à Tassin-la-Demi-Lune pour 1 M€ et en 2019 le pont Paul Bocuse à Collonges-au-Mont d'Or pour 2 M€.