Sole je m'appelle Francine, je suis née le 18 août 1933, 106, rue Cardinet, Paris 17ème.
Père lieutenant prisonnier de guerre.
Maman et moi, on nous a enlevé notre nationalité, nous ne sommes plus rien, juste juives. Je ne comprends même pas ce que cela veut dire, et tous les jours je répète : ""pourquoi maman, pourquoi ?"
Tout au long de la traversée du camp, je distingue les enclos qui se succèdent, les gitans qui sont traqués autant que nous, les morts tous nus entassés comme des bûches, les sentinelles qui se profilent au loin. Un chien aboie, un homme crie, une kapo ordonne, un SS ricane. Cette kapo-là, je la reconnais, c'était notre voisine. J'ai si peur.
Maman, chaque matin fredonne "dans la vie, faut pas s'en faire". Tante Violette, très amaigrie, fait des croquis sur des papiers d'emballage. Il paraît que tante Malvina peint sur un mur du camp de Therezin et que le cousin Vadislaw s'est éteint avec son accordéon dans un four de Treblinka.
Ecoutez, vieux gardiens des camps qui vivez encore, écoutez et répondez de toute votre âme.
Parler de la Seconde Guerre Mondiale en partant du théâtre musical est le défi qu'ont voulu relever Marie Sartre et Nathalie Salazar.
« Soleil noir »
C'est du théâtre vivant,
Des chansons, de la musique,
Un soupçon de cabaret, un univers
Où la poésie contraste avec la réalité des camps de déportés, où l'art est une lutte pour ne pas sombrer.