Ce rapport visant le renouvellement de la convention de coopération décentralisée bilatérale entre la Région Rhône-Alpes et le gouvernorat de Monastir en Tunisie, nous incite avant tout à mieux construire ensemble une région citoyenne, ouverte sur le monde, dans un espace de dialogue tourné vers le sud.
Rhône-Alpes qui s’est dotée d’une politique volontariste de coopération avec plusieurs régions du Maghreb et du bassin méditerranéen (dont on peut citer les exemples de convention avec la Région de Rabat au Maroc, l’Est algérien ou de Tripoli au Liban), peut jouer un rôle de catalyseur dans le partenariat euro-méditerranéen, en donnant un nouveau souffle au processus Barcelone, amorcé il y a une douzaine d’année maintenant, et qui semble être en panne ces derniers temps.
En effet, cet effort innovant d’ouverture de notre Région avec le gouvernorat de Monastir, dont les liens historiques avec l’Europe remonte à l’antiquité, se traduit aujourd’hui par une coopération fructueuse dans des domaines aussi variés : économiques, sociales, culturels, scientifiques ou scolaires….
C’est ainsi que cette convention fait de Rhône-Alpes un rempart contre le repli et un pôle de co-développement durable.
C’est ce qui nous aide à mieux rééquilibrer, ensemble, l’Europe un peu plus vers le Sud, en retissant les anciens atouts et en dynamisant les énergies de l’ensemble des acteurs.
Cela pour mieux construire la concorde, le dialogue et la paix entre les deux rives de la méditerranée. En effet, notre objectif ne se limite pas uniquement à la création d’une zone de libre-échange en Méditerranée à l’horizon 2012.
Nous voulons amorcer une dynamique de dialogue en civilisation, avec l’ensemble des pays du sud, en particulier l’Afrique du Nord, et impulser une coopération citoyenne, à la fois humaniste moderne et authentique.
Car dès l’antiquité, il faut rappeler que Monastir, cette région de la méditerranée au cœur de l’ancienne Carthage, a toujours rayonné sur notre civilisation humaine.
On peut citer Hannibal, Jugurtha, Ibn Khaldoun, Saint Augustin et bien d’autres qui, par leur savoir, par leur voyage, par leur migration ou par leur métissage, ont fait avancer l’humanité et la condition humaine dans son ensemble, sans discrimination.
A titre d’exemple, c’est à Monastir, cette ville dont le nom veut dire aussi Monastère, qu’il y a près de 15 siècles maintenant, Saint Augustin l’africain, natif d’Hippone en Algérie, a réussi l’unité de l’Eglise Romaine d’occident.
Le 8 novembre 1942, c’est aussi en cette même Afrique du Nord, pas loin de Monastir, que les allies ont réussi l’une des première victoire contre la barbaries Nazie, en assurant le premier débarquement contre les troupes allemandes et contre celles du gouvernement de Vichy.
Aujourd’hui c’est dans cet héritage commun, dans cette authenticité moderniste, ouverte et humaniste, que nous voulons puiser les outils nécessaires pour façonner ensemble une coopération et un développement durable, respectueux des uns et des autres, en reconnaissant et en respectant les apports de chacune des migrations, qu’elles soit anciennes ou nouvelles, sans repli et sans mépris.
Sabiha Ahmine
Conseillère Régionale
Maire Adjointe de Lyon
Contact presse :
Aabiha Ahmine