Recueillement et Détermination Hier à partir de 18h30,  plus de 700 personnes se sont rassemblées devant le Consulat Général de Turquie, 87 rue de Sèze dans le sixième arrondissement de Lyon pour répondre présentes à l'appel des résidants de la région de KESSAB, terroir séculaire arménien en SYRIE du NORD, contraints à un exil forcé. Les communautés arméniennes du monde entier, de Los Angeles à Sydney, se sont donc mobilisées.
En effet, le 21 mars dernier, en Syrie du Nord, des brigades djihadistes, des hordes de voleurs, pilleurs, massacreurs turcs, tchétchènes, afghans, turkmènes en provenance de TURQUIE ont attaqués les habitants de la région majoritairement arméniens de KESSAB, les obligeant à quitter leur foyer et fuir en direction de LATTAQUIE.

Ce rassemblement à l'initiative de la F.R.A. DACHNAGTSOUTIOUN (Parti Socialiste arménien), F.R.A. NOR SEROUND (association de jeunesse arménienne) et de l'Organisation Terre et Culture (association de sauvegarde et de restauration du patrimoine arménien) avec le soutien du C.C.A.F. (Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France) a permis aux différents orateurs, tout en usant chacun d'une sensibilité singulière tant bien dans le fond que dans la forme, d'exprimer l'attachement et la volonté des populations déplacées de retrouver leur foyer et de retourner vivre en paix et en sécurité sur leur terre.

Le premier ministre turc est interpellé : " Non Monsieur Erdogan, nous ne sommes pas dupes ! Nous savons que ces bandes et ces agressions en SYRIE du NORD sont autorisées, organisées et contrôlées par les autorités turques". Soutenu par la foule scandant son indignation, ils expliquent "l'implication directe de la TURQUIE dans ces évènements et sa culpabilité dans la poursuite de son objectif : celui d'éliminer la présence arménienne frontalière, les rescapés et témoins du génocide perpétré par les dirigeants de l'Empire Ottoman en 1915".
A la veille des cérémonies de commémorations du Génocide des Arméniens, le 24 avril, et à la veille de son Centenaire, ils dénoncent le rôle cynique et génocidaire des plus hautes autorités turques à vouloir rayer de la carte les traces sauvegardées de cette arménité à leur frontière. De l'autre côté de la frontière, en SYRIE.



La manifestation a été rythmée par plusieurs étapes, d'abord l'indignation, la révolte, les explications et le recueillement. C'est l'ensemble de musique traditionnelle arménienne SPITAK accompagné de sa chanteuse Anaïd B. qui, entamant les premières notes du chant lyrique "GUILIGUIA" ("CILICIE, lorsque les portes de l'espoir..."), entendit la foule l'accompagner dans une "communion saisissante" dixit des passants. Une minute de silence laissa place à une émotion palpable mêlant révolte et émoi. Puis la jeunesse exprima sa détermination. Notre détermination.

Nos gouvernants savent qu'il y a un temps pour dénoncer et comprenne qu'il est venu le temps d'agir pour la justice.Et celui des réparations pour les évènements de maintenant. Et celui des réparations pour le crime imprescriptible d'avant.

À la fin de la manifestation, les organisateurs ont appelé à rester vigilant, mobilisé et donné rendez-vous les 23 et 24 avril prochain pour commémorer les 99 ans du génocide des arméniens.



   Pour le CCAF et la FRA DACHNAGTSOUTIOUN
Méryl Curtat, Diana Montagne-Yamanjan, Séphora  Benazouz
Crédit  photo Betty Yamanjan