Alors que s’est ouvert le salon ODEBIT avec cette année un « Grenelle du Très Haut Débit » au CNIT de Paris la Défense, la fibre optique est plus que jamais placée au cœur de l'actualité. Qu'en est-il sur le terrain ?
On parle souvent de FTTH, FTTB, FTTO ... Beaucoup d'opérateurs annoncent la fibre optique pour les particuliers au tarif de l'ADSL, mais il est difficile de rencontrer quelqu'un déjà équipé ! Alors que de nombreuses entreprises sont raccordées, mais avec une facture souvent beaucoup plus élevée ... Comment faire la part des choses entre toutes ces offres ?
La différence essentielle entre la fibre optique et l'ADSL (ou le SDSL pour les entreprises) est que l'ADSL ou le SDSL utilise des lignes téléphoniques qui sont déjà présentes chez tous les particuliers ou les entreprises. Ces technologies exploitent donc des infrastructures existantes. Il suffit juste d'équiper le répartiteur téléphonique d'un DSLAM, qui sera lui-même raccordé à un réseau très haut débit, pour équiper une ville.
Pour la fibre optique, c'est différent : les infrastructures n'existent pas encore jusqu'à l'abonné, a priori ! Des réseaux de transport sont présents, ce sont ceux des opérateurs, des universités, ou des collectivités. Toutefois, une entreprise ou un particulier qui veut se raccorder ne peut pas le faire simplement : il faut construire la jonction entre son bâtiment et le réseau. Même lorsqu'il n'y a que quelques mètres à parcourir, cela peut être très difficile ou onéreux s'il y a du génie civil, c'est-à-dire des travaux.
C'est ici qu'on distingue principalement les raccordements des entreprises et ceux des particuliers.
Les entreprises vont financer les travaux pour se raccorder aux réseaux de transport (opérateurs, collectivités) ; ces investissements sont de l'ordre de quelques milliers d'euros. Les particuliers ne pourront pas les financer. Ce sont donc les opérateurs qui vont faire un pari industriel en équipant tel ou tel immeuble, et espérer obtenir suffisamment d'abonnés pour rentabiliser l'investissement. D'où le combat sans merci que se livrent les opérateurs pour le droit d'accès dans les copropriétés, ou les fourreaux partagés.
On parle de FTTH (fibre to the home) pour ces raccordements des particuliers.
Par ailleurs, le prix de l'abonnement entre un particulier ou une entreprise sera différent en fonction du débit garanti qui sera réservé sur le réseau, et des services apportés. En ce qui concerne le débit, nous estimons qu'un particulier en ADSL consomme en moyenne 30 kb/s : c'est ce qu'il coûte à l'opérateur en termes de débit. Ainsi, si un opérateur a 1 000 clients ADSL 20M, il ne consommera que 1000* 30k = 30 Mb/s ; et non 1 000* 20M.
C'est la même chose pour la fibre optique ! Même si l'offre de service va augmenter, on peut estimer que la consommation des particuliers, même équipés en fibre optique 100M, sera de l'ordre de 30 kb/s. Les opérateurs vont utiliser ces ratios pour dimensionner leurs réseaux, qu'ils soient en point à point ou non. Pour les entreprises, les opérateurs vont facturer directement à l'entreprise la bande passante qu'ils leur réservent sur le réseau, ce qu'ils appellent le débit garanti.
C'est ainsi que le passage à la fibre optique ne changera pas radicalement les offres des opérateurs : d'un côté, les offres des particuliers, facturées 30 à 50 EUR / mois ; de l'autre, les offres aux entreprises avec un débit affiché parfois inférieur mais garanti, à des prix plus importants - à partir de 300 EUR/mois par exemple.
Nicolas Aubé, président CELESTE
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