Dans le cadre de ses activités minières, Charbonnages de France, propriété de l’Etat, a exploité sur la commune de Susville (plateau matheysin) des centrales thermiques au charbon, démolies en 1994. Un diagnostic environnemental réalisé en 1996 sur le site a mis en évidence la présence de concentrations importantes de PCB* et de métaux lourds dans les eaux souterraines et les sédiments de l’étang des Moutières. Depuis cette étude, les poissons de l’étang ainsi que ceux de la rivière La Jonche et de ses affluents ont été déclarés impropres à la consommation avec interdiction de pêche. Toute baignade dans l’étang est également, depuis lors, interdite.
Eu égard à la législation sur les installations classées, la dépollution du site incombe à l’exploitant. Or la FRAPNA Isère et la mairie de Susville constatent et dénoncent le manque de bonne volonté de Charbonnages de France pour s’acquitter de ses obligations.
Un arrêté préfectoral du 17 janvier 2007 est venu confirmer ce constat, mettant à la charge de Charbonnages de France toute une série de mesures, études et actions visant à permettre l’engagement d’une procédure de remise en état des sites et sols pollués à ses frais.
Charbonnages de France conteste sa responsabilité, notamment par le dépôt d’un recours en annulation contre cet arrêté. De ce fait, la FRAPNA Isère se demande si Charbonnages de France ne tente pas de se soustraire à son obligation de remise en état du site pollué comme la loi l’exige, d’autant plus que l’entreprise sera dissoute à la fin de l’année 2007. C’est à l’Etat, propriétaire de Charbonnages de France, que reviendra dès lors la charge de dépolluer le site.
A l’heure du Grenelle de l’environnement et alors que la ressource en eau est un enjeu majeur, la FRAPNA Isère et France Nature Environnement (FNE) estiment que l’Etat devra prendre ses responsabilités et préciser quels travaux il entend engager pour dépolluer le site et dans quels délais.
La FRAPNA et FNE entendent bien continuer à dénoncer ce type de pollution, comme pour la pollution aux PCB du Rhône, et restent vigilantes sur cette question essentielle pour la santé publique et l’environnement.
* Les PCB ou polychlorobiphényles sont classés comme polluants organiques persistants par l’Organisation des Nations Unies. Les organismes vivants qui les absorbent, comme les poissons, servent de capteurs par bioaccumulation. Ingérés sur une longue durée, les PCB peuvent provoquer des retards de croissance, des problèmes de fertilité voire des cancers.
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