POLITIQUE NATIONALE DU LOGEMENT :
GRAND ECART ENTRE DISCOURS ET REALITE
L’examen du budget de l’Etat adopté aujourd’hui et les bilans produits après les manifestations des associations en faveur du logement des sans-abris montre l’écart saisissant entre l’affichage gouvernemental et la réalité de terrain :
A écouter le gouvernement pavané dans les médias, il serait performant sur tous les fronts du logement :
- Le logement de tous les SDF avec une grande loi généreuse instituant le Droit Opposable Au Logement (DALO), un Plan d’actions renforcée en direction des personnes sans-abris signé le 8 janvier 2007qui prévoit 27 000 places pour la fin 2007, et plus récemment une déclaration du 1er Ministre suivant laquelle « il ne faut pas que les personnes soient contraintes de vivre dans la rue »,
- Le logement des catégories populaires et des classes moyennes avec l’annonce de la production de 120 000 logements sociaux dont 20 000 PLAI, la remise en cause des lois Borloo et Robien favorisant la construction de logements locatifs privés qui ne trouvent pas preneurs à cause de leurs loyers trop chers (sans toutefois d’indication sur les plafonds de loyer),
- L’accession à la propriété de chacun avec la production de 20 000 à 30 000 « maisons à 100 000 € » et des crédits d’impôts,
- La résolution des problèmes dans les banlieues avec l’explosion des barres tant redoutées et la reconstruction de logements.
Mais la réalité est bien différente :
- Hébergement des SDF : la moitié seulement des engagements du plan d’actions renforcée en direction des personnes sans-abris a été réalisée et il manque 13 000 places,
- Un droit au logement qui ne sera, de fait, pas opposable puisque la demande est estimée à 600 000 ménages et l’offre limitée à 60 000 logements mobilisables par les préfets. Pire, une réduction des crédits : la loi DALO prévoit 703 M€ de CP et le budget réduit ce chiffre à 530 M€ en moins (soit un manque de 173 M€),
- L’augmentation des expulsions dans le logement locatif : +22% en 5 ans liées à hausse des coûts des loyers et des charges,
- Un Programme National de Renouvellement Urbain dont les résultats aggravent la pénurie de logement (les crédits engagés prévoient 28 500 démolitions pour 19 800 reconstructions) et le budget pour 2008 est en réduction nette (-12 M€ en AP et -53M€ en CP entre 2007 et 2008),
- 40% des constructions de logement social dont le niveau de loyer (PLS) est trop cher pour la majorité des demandeurs,
- 800 « maisons à 100 000 € » construites réellement en 2008 soit 3% des objectifs et qui coûtent en réalité 120 000 €.
Ces résultats catastrophiques n’empêchent pas la mise au pas gouvernementale de tous les enquiquineurs sociaux que sont les HLM sommés de vendre leur parc (140 000 logements d’ici deux ans), les associations qui militent en faveur du logement, sommées d’ « obtenir des résultats », et les collectivités locales, sommées de s’engager dans la construction de logement social !
Ils n’empêchent pas non plus les cadeaux fiscaux liés accordés aux plus riches pour 3,3 Milliards€ (crédits d’impôts, droit mutation gratuits, bouclier fiscal, ISF) au détriment des plus en difficultés et des générations futures (avec un déficit public de 41,7 Mds€ pour la seule année 2008).
Ils n’empêchent pas de faire reposer le financement de la politique du logement de plus en plus sur les locataires du logement social (l’Etat doit 200 M€ au organismes HLM soit le montant des crédits prévus en 2008 pour l’accession à la propriété) et sur les collectivités territoriales (dont les crédits pour la construction de HLM – 1,6Mds€ sont du même ordre que les subventions de l’Etat – 1,8 Mds€).
Ils n’empêchent pas enfin que les gouvernants s’octroient des avantages personnels : un traitement du Président de la République fixé à 19 000 € nets par mois (+ 172% d’augmentation) et un directeur de cabinet de la ministre du logement qui réside depuis 1981 dans une HLM de 190 m² appartenant la Ville de Paris où le prix du loyer est 5 fois inférieur au prix du marché
Gouverner, c’est choisir, et les choix pertinents pour résoudre la crise du logement consistent à développer l’offre pour les ménages à faibles revenus, car c’est sur ce segment de marché que la pénurie est la plus grave.
C’est ce à quoi contribue la majorité régionale depuis 2004 avec plus de 9000 logements aidés chaque année en Rhône-Alpes, que ce soit dans le parc public ou dans le parc privé, mais toujours avec des niveaux de loyers accessibles à tous.
Pour 2008, la Région continuera d’accroître ces crédits de paiements passant de 28 à 36,5 M€.
Contact presse :
emeline Baume
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