Pourquoi un plan canicule ?
L’exposition d’une personne à une température extérieure élevée pendant une période prolongée, sans possibilité de récupération, est susceptible d’entraîner de graves complications.
Les périodes de fortes chaleurs peuvent concourir à l’aggravation de pathologies préexistantes ou à l’hyperthermie, surtout chez les personnes fragiles et les personnes particulièrement exposées à la chaleur. (La canicule exceptionnelle de l’été 2003, a entraîné une surmortalité estimée à 14 802 décès1. Dans le Rhône, la surmortalité a été de 489 décès, soit + 50 % sur l’ensemble du mois d’août ou + 95 % du 4 au 18 août 2003.)
L’objectif de ce plan est de définir les actions de court et de moyen terme dans les domaines de la prévention et de la gestion de crise afin de réduire les effets sanitaires d’une vague de chaleur :Le plan précise sous forme de fiches actions le rôle de chacun des acteurs.
Il tient compte des expériences acquises en 2004, 2005 et 2006 où le Rhône a connu des déclenchements du plan canicule (aucun déclenchement en 2007) :
En 2004, le plan canicule a été déclenché fin juillet.
En 2005, le plan canicule a été déclenché 2 fois : fin juin et mi-juillet.
En 2006, le plan canicule a été déclenché 2 fois : 1er - 5, et 18 - 31 juillet.
Lors du dernier déclenchement du plan canicule en juillet 2006, cette période avait été caractérisée par une vague de chaleur d’une intensité importante, moins forte de celle de l’été 2003, mais d’une durée plus longue. Selon Météo-France, juillet 2006 a été le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré et le second mois le plus chaud de l’histoire après août 2003.
Pourtant, l’impact sanitaire, en terme de mortalité générale, a été 10 fois plus faible qu’en 2003. D’après une étude réalisée par l’INSERM et l’InVS 2, si l’on se réfère à la période 1975 – 2003, c’est une surmortalité d’environ 6 000 décès qui aurait dû être constatée, au lieu des 2 000 décès réellement observés en France. Cette réduction de la vulnérabilité de la population peut s’expliquer par la mise en place de mesures de prévention, de surveillance et d’alerte, et par une prise de conscience générale des risques liés aux chaleurs extrêmes. Le rôle des media a été déterminant dans cette prise de conscience.
Plan canicule 2008 : 3 niveaux
Le Plan canicule
Niveau 1
Veille saisonnière
1er juin - 31 août :
vérification des dispositifs opérationnels
veille quotidienne de l'activité sanitaire
Repérage des personnes vulnérables
Niveau 2
Mise en garde et actions
Vague de chaleur en cours ou prévue à une échéance de 1 à 3 jours
(plus de 20° la nuit et de 34° le jour) :
mise en oeuvre des actions adaptées au phénomène et aux
informations d'activité sanitaire.
Information / communication / préparation / intervention
Niveau 3
Mobilisation maximale
Canicule avec impact sanitaire important étendue sur une grande
partie du territoire ou compliquée d'effets collatéraux (délestages ou
pannes électriques, sécheresse,...) :
mise en oeuvre des ressources du dispositif ORSEC
Déclenchement et mise en oeuvre
Critères de déclenchement de l'alerte
L'alerte est basée :
Sur les prévisions météorologiques que Météo-France communique à l'Institut National de Veille Sanitaire (InVS) : Cette prévision concerne des indicateurs biométéorologiques (IBM), qui sont les moyennes sur trois jours des températures minimales (IBMn) et maximales (IBMx).
Des seuils ont été définis par l'institut National de Veille Sanitaire pour chaque département : ils doivent être atteints ou dépassés en même temps pour les IBMn et les IBMx pour que le niveau 2 du plan canicule (mise en garde et actions) soit proposé.
Le seuil défini pour le département du Rhône est : 20° la nuit et 34° le jour (station météo de Bron).
Sur des critères qualitatifs : intensité, durée et extension géographique attendues du phénomène, facteurs météorologiques aggravants (sécheresse,...), pollution atmosphérique (ozone,...).
Mise en oeuvre du plan
Le Plan est déclenché par le Préfet au vu des informations locales à sa disposition : il peut alors mettre en oeuvre
tout ou partie des actions prévues dans le plan canicule, en tenant compte des paramètres météorologiques et des informations sanitaires (mortalité toutes causes, nombre d'appels au SAMU, nombre de passages aux urgences relevées quotidiennement par la Cellule Interrégionale d'Epidémiologie (CIRE).
La CIRE assure le recueil d'informations relatives à l'activité hospitalière, en lien avec le serveur régional de
veille et d'alerte mis en place par l'Agence Régionale de l'Hospitalisation.
La DDASS et le Conseil Général suivent l'évolution de la situation dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées et les services de soins infirmiers à domicile à partir d'indicateurs fournis quotidiennement par un échantillon d'établissements.
Les mesures d'accompagnement
L'équipement des structures d'hébergement pour les personnes âgées
L'accès régulier à des locaux rafraîchis, constitue un moyen efficace pour lutter contre les très fortes chaleurs et les risques d'hyperthermie
De plus, le dispositif de veille et d'alerte repose sur la mise en place d'un « plan bleu » dans les établissements d'hébergement de personnes âgées et de personnes handicapées qui fixe le mode général d'organisation en cas de crise ou de déclenchement de l'alerte.
Les 266 établissements d'hébergement pour personnes âgées disposent d'au moins une pièce
rafraîchie. Cette obligation a été étendue en 2006 aux établissements sanitaires.
Tous ces établissements disposent d'un plan bleu qui prévoit les modalités de gestion d'une
crise : adaptation de la prise en charge des résidents (ex. : réhydratation), modalités de rappel du personnel, convention de coopération avec un établissement de soins, ...
Renforcement des moyens humains et financiers
Dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées :
Depuis 2001, 981 emplois de personnel soignant, dont 242 infirmières, ont été créés dans ces établissements dans le cadre des conventions tripartites Etablissements - Etat - Conseil Général.
450 places de services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) :
Réparties sur l'ensemble du département ont été ouvertes depuis 2003. Elles sont gérées par des associations ou par les Centres Communaux d'Action Sociale.
Suivi des personnes âgées à domicile
Les maires recueillent les éléments relatifs à l'identité des personnes âgées et des personnes handicapées qui en font la demande, afin de faciliter l'intervention des services sanitaires et sociaux en cas de déclenchement du plan d'alerte et d'urgence.
Dans le Rhône, 279 communes, soit 95%, ont mis en place un registre de recensement des
personnes âgées.
Dispositif d’information continu
Aux niveaux national et local, un dispositif d’information est prévu, à destination du grand public, des professionnels
de santé, des professionnels assurant la prise en charge de personnes fragiles ou dépendantes et des établissements de santé.
Durant l’été, la population reçoit des conseils pour se protéger de la chaleur et est tenue informée en temps réel du
niveau d’alerte déclenché par le préfet. La carte de vigilance météorologique émise par Météo-France chaque jour prend en compte le phénomène canicule.
En cas d’alerte, les médias publics diffusent les messages de recommandations sanitaires du ministère chargé de la
Santé.