Deux tiers des français se disent prêts à payer plus cher un produit Made In France .
Un atout majeur pour les SCOP, Sociétés Coopératives et Participatives, qui, au-delà des aspects sociaux spécifiques, ont mis au centre de leur développement économique, l'appartenance et le maintien d'un savoir-faire sur un territoire.

Avec 346 SCOP en 2012, Rhône-Alpes est une des premières régions coopératives de France mais aussi une des régions les plus innovantes avec des entreprises leaders comme ISRA (26) qui ont fait avec succès, et bien avant les débats politiques actuels, le choix d'un développement durable basé sur une production 100% française.

Produire en France, une volonté, un choix, du bon sens…
Exemple symbolique de cette démarche, ISRA est une entreprise drômoise indépendante spécialisée dans la conception et la fabrication de cartes plastiques et d'objets communicants. Un marché fortement concurrentiel et sur lequel l'entreprise et son dirigeant Jean-Pierre Chauvin, ont fait le choix d'une fabrication française.
« Etre une SCOP c'est un statut, un état d'esprit. Et pourtant, ce choix comme celui de produire en France doit être pertinent économiquement. Mais être une SCOP présente de réels avantages y compris pour les clients de l'entreprise. ISRA ne peut être rachetée et met l'humain au cœur son processus industriel. C'est une garantie de savoir-faire et de qualité qui participe à la création de valeur et dont le surcoût peut se justifier aux yeux des clients ».
Aujourd'hui, ISRA emploie 120 personnes sur le site de Romans et propose ses produits à travers le monde.

Démarche tout aussi exemplaire pour l'entreprise Bourgeois qui s'est positionnée sur des produits (fours de cuisson haut de gamme pour professionnels et particuliers) inscrits dans une démarche d'éco-conception et entièrement fabriqués sur le site historique de Faverges (Haute-Savoie). Avec l'obtention du label  « Origine France Garantie » délivrée par le bureau Véritas, début 2012, Bourgeois concrétise une démarche engagée de longue date visant à valoriser le savoir-faire français. Pour Guy Babolat, « L'information concernant l'origine du produit doit être fiable et vérifiable si on veut qu'elle soit prise en considération par les consommateurs comme par la commande publique »

Enfin, l'exemple récent de l'entreprise SET (Smart Equipment Technology à Saint-Jeoire (74), démontre que les salariés sont les premiers à s'investir pour défendre un savoir-faire français. Suite à la mise en difficulté de leur entreprise par un actionnaire étranger, ces derniers décident de monter une SCOP et de s'opposer à la reprise pressentie d'un groupe américano-singapourien dont la volonté affichée est de récupérer une technologie unique sans aucune assurance de garder en France leurs emplois. Un combat de David contre Goliath devant les tribunaux qui a vu triompher le projet de reprise par des salariés, plus motivés que jamais.

Quand les SCOP dynamisent leur région
De par ses statuts, une SCOP garantit le « Made in France » et a comme vocation de défendre les emplois attachés à un territoire. En 2012, en Rhône-Alpes, 289 salariés ont fait le choix de créer ou reprendre une entreprise en SCOP, soit au total 47 entreprises (30 ex-nihilo et 17 reprises d'entreprises par les salariés).
Un mouvement dans l'air du temps, avec une croissance durable :
- + 34% d'évolution sur les 5 dernières années,
- des projets de taille de plus en plus importante (7 dossiers de + de 10 salariés en 2012),
- un CA consolidé plus important (24 300 € en 2012 contre 21 500 € en 2011)

Et parmi ces salariés et créateurs d'entreprises, nombreux sont ceux qui s'affirment pour défendre une fabrication française. Ainsi, pour Jean-Pierre Chauvin « Au delà, des obligations de statut, c'est un vrai choix, partagé par les collaborateurs, les dirigeants, mais aussi les clients et partenaires »