Urbanisme / Habitat / Modes de vie.
Entre social et spatial, un espace en miettes ? avec Denis DELBAERE. Du partage modal au partage frontal avec Nicolas SOULIER.

Une formation organisée par la CAUE du Rhône le 20 mars 2013 de 8h30 à 17h15 au CAUE du Rhône (Lyon)
Pour les professionnels de l'aménagement, les maîtres d'ouvrage publics, les agents et cadres des collectivités, les services de l'Etat, les aménageurs, les associations
Programme et inscription : www.caue69.fr.

Avec
Denis DELBAERE, paysagiste dplg
Professionnel de l'aménagement depuis 1994 et enseignant-chercheur à l'Ecole nationale supérieure d'architecture et de paysage de Lille, membre du comité de rédaction des Carnets du Paysage, Denis Delbaere est l'auteur de « La fabrique de l'espace public » (Ellipes ; 187 p. 2010), ouvrage critique sur la production et les usages de l'espace public contemporain.

Nicolas SOULIER, architecte dplg, dea sciences
Enseignant à l'Ecole nationale supérieure d'architecture Paris – La Villette, Nicolas Soulier développe une activité marquée par l'urbanisme. Il a publié « Reconquérir les rues » (Ulmer ; 285 p. 2012) dans lequel il dresse un bilan sévère des pratiques courantes de l'aménagement en France, caractérisé par la stérilisation des espaces communs et l'indigence de la conduite de projet ; il y oppose la créativité vernaculaire et cherche à promouvoir - en s'appuyant sur de nombreux exemples étrangers, une rue agréable à vivre et disponible aux usages de tous.

L'espace public condense de multiples enjeux en termes de qualité urbaine et de modes de vie, mais aussi d'organisation politique de la cité et de valorisation immobilière et commerciale. Articulant la sphère publique aux intérêts privés, il s'appréhende comme le théâtre de leurs contradictions, qu'il parvient à résoudre en y intégrant la part du « jeu » : une distance - intervalle de tolérance ou surface de réparation, permettant la négociation. Cette confrontation permanente lui confère une dynamique particulière, révélatrice de la fabrique de la ville et de sa tension fertile entre projets, productions, et usages. Espace immatériel du débat public et lieu concret de l'aménagement interfèrent ainsi et se construisent, pour élaborer le projet public préalable à tout espace public.

Alors que densité, respect de l'environnement, et mixités sont à l'ordre du jour des nouveaux programmes de logements (loi SRU - UH, Grenelle II, RT 2012), comment ces préoccupations se traduisent-elles dans les espaces publics qui en constituent la trame ?
En tant qu'espace urbain fédérateur, l'espace public n'est-il pas le lieu capable de donner tout son sens aux dispositifs durables, intégrant social, environnemental, et fonctionnalités du logement, de l'activité, et du déplacement ? L'objectif d'une ville plus dense ne doit-il pas - au risque de l'échec - trouver compensation dans des espaces extérieurs plus agréables à vivre et capables d'accorder l'intimité au collectif ?

Comment faire participer ces espaces à une démarche plus globale de rééquilibrage écologique des milieux urbains, attentive à ses propres ressources biologiques ? Comment faire évoluer le décor végétal en système du vivant, participant aux ressources vivrières des habitants comme à notre responsabilité vis-à-vis de l'environnement ?

Comment envisager cet espace public plus extensif qui se développe en réseau sur le territoire, invitant au fil des lisières agriculteurs et néo-ruraux à une coproduction inédite d'usages colocalisés, mais pas nécessairement antagonistes ? Quelles incidences ce nouvel espace public métropolitain provoque-t-il sur les espaces communs du bourg ?