Une première pour la Galerie BE-ESPACE : son directeur-fondateur, Brian Elliott ROWE, met la photographie à l'honneur du 5 novembre au 5 décembre 2012. Toujours dans son rôle de défricheur-dénicheur de talents, il profite du « Mois de la Photo 2012 » pour nous inviter à découvrir le jeune photographe Louis TERAN. En une trentaine d'œuvres, l'exposition présente les pièces les plus significatives de son art du portrait. Célèbres ou inconnus, ses personnages sont mis à la même enseigne. Il les soumet au sérum de vérité de son objectif : fêlures à fleur de peau, regard franc ou à la dérobée, vêtus du seul costume de leur identité nue.
Une première pour la Galerie BE-ESPACE : son directeur-fondateur, Brian Elliott ROWE, met la photographie à l'honneur du 5 novembre au 5 décembre 2012. Toujours dans son rôle de défricheur-dénicheur de talents, il profite du « Mois de la Photo 2012 » pour nous inviter à découvrir le jeune photographe Louis TERAN. En une trentaine d'œuvres, l'exposition présente les pièces les plus significatives de son art du portrait. Célèbres ou inconnus, ses personnages sont mis à la même enseigne. Il les soumet au sérum de vérité de son objectif : fêlures à fleur de peau, regard franc ou à la dérobée, vêtus du seul costume de leur identité nue.
Louis TERAN traque la singularité. Photo après photo, modèle après modèle, il est en quête d'un « autre moi » capable de le renseigner sur lui-même. Œil voyeur, il observe, il décrypte. Œil attentif, il sait recevoir les confidences visuelles. Œil porte-parole, il restitue les cris silencieux, les non-dits ou les simplement dits. Aux apparences, il préfère la transparence. Ainsi, Louis résume ses prises de vue comme des échanges où il demande à ses photographiés : « Donne-moi un peu de toi, et j'essayerai de montrer ce que tu n'as jamais vu de toi-même ». Il prétend n'avoir aucune technique, mais cadre sophistiqué, impose sa lumière, compose pur et élégant. Ce qu'il aime : triturer la matière, à la limite de l'empirique. L'appareil photo n'est qu'un outil. Il le choisit pour sa sensibilité, son impartialité. Comme un compagnon de voyage visuel, qui prolonge sa main, son regard et à la grâce duquel il met une image sur ce qu'il veut voir.
Si TERAN ne nomme pas ses photos, c'est parce qu'il refuse de leur coller une étiquette. Il leur offre l'anonymat comme garde-corps, garde du corps. Qu'il s'agisse de parfaits inconnus ou de célébrités, comme Michou. Mais alors, la part qu'il révèle sait rester fidèle à la personne privée et faire tomber le masque de la notoriété.
L'acte de photographier n'est pas anodin. Pour combattre la peur face à l'appareil ou capter l'instant magique des « mangeurs de caméra », Louis TERAN s'attache à créer un climat de confiance, de confidence. Entre un jeu de séduction qui rassure, qui invite, et un objectif inquisiteur, ne serait-il, ici, aussi question d'amour ? Ce sentiment qui libère, qui rend seul possible l'art du portrait. Don de l'image, don de soi, les protagonistes deviennent partenaires, co-auteurs de l'échange. Masculin ou féminin, le caractère sexué est accessoire. L'homme livre sa féminité. La femme sa masculinité. Chaque être est un tout, divisible en multiples facettes, au-delà des clichés, d'une sexualité affichée ou tue. TERAN est fasciné par l'androgynie, plus encore par cette ambiguïté lorsqu'elle est abritée par des corps jeunes, dans l'ambivalence de leur adolescence. La métamorphose comme le transformisme plongent dans l'inconnu, au cœur d'une identité aussi. Il faut pouvoir y lire. Avide, curieux, le photographe traque les indices pour deviner, comprendre ; les exacerbe, les transcende pour construire une œuvre.
Admirateur d'Alfred Stieglitz, très Inspiré de l'expressionnisme allemand des années 1920, Murnau, Fritz Lang, Louis TERAN est d'abord un photographe du noir et blanc. Il compose ses photographies comme des arrêts sur image de film. Il ne pense pas photo, il met en scène, fige ses modèles sans leur ôter leur caractère vivant. Verticalité, horizontalité, il travaille les poses pour répondre à son obsession des lignes et privilégie le grand angle. Effets de perspectives, distorsion de l'image pour espacer les plans, il élargit le champ – le sien comme celui du spectateur - et paradoxalement serre de près l'âme du sujet. Entre poésie et surréalisme, la vérité de l'instant affleure ou lâche prise. Le photographe est aussi peintre de l'instant. Dans sa captation des visages, dans son choix des postures, il puise dans ses références picturales comme dans la mémoire collective. On pense à Lucien Freud pour le magnétisme, l'intensité de toutes ces vies, ces pensées extirpées. Aux hyperréalistes, pour cette impression de texture, ce grain de peau si particulier.
TERAN sait toujours la photo qu'il veut voir. Reste à trouver le modèle idéal pour ce graal. La bonne photo est celle qui réussit l'osmose parfaite entre la vision du photographe, le sujet et la perception du spectateur. La photo ratée est celle où l'intention du photographe a avorté, où l'aventure n'a pas eu lieu. Personne ne s'est trouvé, ne s'est rencontré.
Louis TERAN naît à Paris en 1981. BAC en poche, il part à Londres pour une escapade musicale, sa guitare rock en bandoulière. De retour en France, entre petits boulots et réflexion sur son avenir, les images du film « Les Anges déchus » de WONG KAR-WAI lui reviennent à l'esprit, comme une résurgence. C'est la révélation. Cette singularité, cette narration poétique, ce savoir-faire de « plasticien en mouvement », voilà ce qu'il veut atteindre. D'abord via la photographie. Premier stage chez Jean-François ALOÏSI pour apprendre les bases du métier. Et, très vite, assistant de Jean-Baptiste MONDINO. Il observe, s'imprègne, accumule les d'expériences sur le terrain. Aux premières loges de l'instantané pur, du simple, du direct, il découvre la fulgurance inspirée d'un photographe qui va à l'essentiel. Louis TERAN a trouvé sa voie. Aujourd'hui photographe professionnel, artiste à part entière, il propose des thématiques qui laissent le temps faire son œuvre.
Contact presse :
Brian Elliott Rowe
Tél. 01 42 71 09 03