Grande pétition en ligne sur
http://www.petitionenligne.fr/petition/manifeste-per-prouvenco/3039
1 – pour la reconnaissance du provençal comme langue de la Provence
2 – contre un centre supra régional occitan
3 – pour l'exception culturelle provençale
Pourquoi défendre et promouvoir le provençal comme langue de France à part entière ?
La langue provençale est vivante, à l'image de la culture qu'elle porte. La vitalité de l'édition, de la chanson, de la presse d'expression provençale, du théâtre ou des associations culturelles en est la démonstration. L'audience des émissions télévisées en provençal le confirme. L'usage du provençal dans les affichages publics, panneaux et publicités, témoigne de ses fonctions identitaires et économiques.
Les enjeux majeurs du soutien à la pluralité linguistique de la France, et notamment aux langues de France dites « régionales », sont dorénavant connus et largement acceptés, même s'il reste beaucoup à faire pour mettre en œuvre une véritable politique linguistique efficace en ce sens. Car il n'en reste pas moins que le provençal est en danger. Un intérêt renouvelé lui est porté, une demande sociale de préservation s'exprime, mais sa transmission familiale est de moins en moins assurée, son enseignement reste limité, sa place dans la vie quotidienne reste discrète, et la disparition progressive des générations qui l'ont acquis en famille réduit chaque jour le nombre de ceux qui le parlent.
Précédemment, en 2007 et en 2009, le Collectif Prouvènço a appelé à manifester pour la reconnaissance de la langue et de la culture provençales. Car, hélas, de façon persistante depuis quelques décennies, le provençal se voit contester par certains mouvements militants son statut de langue afin de l'intégrer de façon abusive et forcée dans une langue dite « occitane ». Ce refus de reconnaissance est régulièrement relayé, mais prudemment, par les deux grands ministères en charge des langues de France : celui de l'Éducation Nationale (alors que sa position antérieure était beaucoup plus nuancée) et celui de la Culture, depuis la création de la Délégation Générale à la Langue Française et aux Langues de France en 1999.
Depuis 2010, le Collectif Prouvènço interroge chaque année la population sur de grands thèmes liés à la langue et à la culture provençales, à travers des forums citoyens ouverts à tous. Le premier du genre s'est tenu à Châteaurenard en janvier 2010 et avait pour thème « Une loi pour les langues régionales ? ». A cette occasion, les liens étroits entre l'identité provençale et l'économie de la Région ont été soulignés. En 2011, à Maussane-les-Alpilles, le Collectif Prouvènço s'est intéressé à l'enseignement de la langue provençale de la maternelle à l'université. Puis, en avril 2012, il a convié les provençaux, toujours à Maussane-les-Alpilles, aux premières Assises de la langue et de la Culture Provençales. A cette occasion, l'association a présenté au public l'Observatoire de la Langue et de la Culture Provençales, dont les locaux se situeront à Cheval-Blanc, dans le Vaucluse, et a lancé une grande souscription publique pour soutenir les actions de cet outil qui sera au service des provençaux.
Il faut rappeler que :
• le provençal est une langue parlée ou comprise et identifiée comme telle par plusieurs centaines de milliers de personnes dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et au delà dans la "Drôme provençale", la région nîmoise et certaines vallées du Piémont italien ;
• le provençal est vécu par les Provençaux comme une langue distincte à part entière, qui jouit d'un large soutien de la population et des collectivités locales, qui bénéficie d'un net mais fragile regain dans la vie publique depuis quelques décennies (publicités, signalisation routière, festivals, théâtre, usages publics, etc.) ;
• le provençal est considéré distinctement comme langue à part entière par l'immense majorité des linguistes, des institutions locales, régionales et internationales ;
• le provençal, a été reconnu à la fois comme langue spécifique de la Provence et comme langue menacée par l'UNESCO (Atlas des langues en péril dans le monde, UNESCO, 1996) et par le guide des langues du monde le plus reconnu au niveau international (Ethnologue, languages of the world) ;
• le provençal est une langue d'expression littéraire reconnue (Prix Nobel de F. Mistral), possédant une orthographe moderne fixée au XIXe siècle et aujourd'hui employée par quasiment la totalité des collectivités, écrivains, enseignants, ouvrages linguistiques et pédagogiques… ;
• il existe spécifiquement pour le provençal des grammaires, des dictionnaires, des méthodes d'enseignement, des maisons d'éditions et des centres de recherche.
Toutes les enquêtes de terrain et les études scientifiques confirment que le provençal réunit toutes les conditions de reconnaissance comme langue à part entière, dotée des moyens de sa promotion et de son enseignement.
Parallèlement, toutes les études historiques montrent que l' « Occitanie » n'a jamais existé, que ni les régions ni les parlers du grand sud n'ont jamais été unifiés dans leurs usages, leurs formes et leurs graphies.
L'affirmation de l'existence d'une « Grande Occitanie » dotée de sa « langue occitane » unifiée est une construction idéologique plus que discutable, dans ses fondements comme dans ses projets.
Or, promouvoir le provençal comme langue à part entière avec des mesures adaptées à sa situation particulière est la seule possibilité pour qu'il survive. L'intégrer dans un ensemble « occitan », et lui appliquer les mesures inadaptées préconisées par les militants de cette langue artificiellement unifiée, conduira inévitablement le provençal à sa disparition. Il est clair que serait vouée à l'échec une éventuelle politique linguistique et éducative qui prétendrait concerner le provençal :
• sous un nom que la population ne lui connaît pas (« occitan ») alors que le terme provençal est employé par près de 90% de la population pour le nommer ; avec une graphie « occitane » à peu près inutilisée en Provence, sous laquelle les Provençaux ne reconnaissent même pas leur langue et dont l'archaïsme et la complication rendent l'apprentissage très difficile (90% du provençal écrit l'est en orthographe moderne dite « mistralienne » depuis plus d'un siècle) ;
• en définissant une langue unique « de Nice à la Gascogne et de l'Auvergne à Toulouse » d'une façon totalement étrangère aux points de vue, aux usages et aux attentes des usagers de la langue provençale et des autres langues de la famille d'Oc. Voire en proposant un « occitan standard » de substitution à la place des variétés locales du provençal qui motivent l'essentiel de l'attachement à une langue « régionale » de proximité…
Un grand et vif débat public a eu lieu depuis plusieurs années entre les tenants d'une intégration dans un occitan unifié et les tenants des langues d'oc, chacune d'elles étant une langue à part entière. La population provençale et ses élus légitimes ont exprimé massivement un choix pour une reconnaissance du provençal comme langue à part entière. La presse, les questions écrites des députés et sénateurs, les courriers, déclarations ou adhésions au Collectif de nombreux maires et jusqu'au Président de notre Région s'en sont fait l'écho. Les principes humanistes, républicains et loyaux qui les animent sont incontestables. Des études scientifiques confirment les fondements de ce choix. Il est donc grand temps que la situation du provençal soit définitivement et démocratiquement clarifiée pour que vive dignement cette langue aux côtés des autres langues de la famille d'oc et de toutes les autres langues de France, d'Europe et du monde.
Il est de notre devoir citoyen à tous de nous engager pour cela.