Après avoir participé aux principales manifestations de l’art conceptuel depuis les années 60, il a ensuite mené un parcours singulier régulièrement montré dans les grandes expositions internationales (Portikus, Francfort, 1997 ; Magasin – Centre National d’Art Contemporain, Grenoble, 1996 ; Museum of Contemporary Art, Los Angeles, 1985…).
One of Many – Origins and Variants, réalisée en coproduction avec la Kunsthalle Düsseldorf – et dont l’Institut d’art contemporain marque la dernière étape –, rassemble cinquante pièces datées de 1968 à 2005 : œuvres existantes et œuvres spécifiquement réalisées ou repensées pour l’exposition, selon la dimension évolutive qui caractérise la démarche d’Allen Ruppersberg.
Allen Ruppersberg
Allen Ruppersberg appartient à la première génération d’artistes nord-américains à avoir utilisé le langage comme moyen d’expression à part entière et à avoir puisé sur un mode critique dans tous les éléments des mass media et de la société de consommation. S’il a contribué à l’histoire de l’art conceptuel depuis la fin des années 60, Allen Ruppersberg n’en reste pas moins un artiste inclassable et « insaisissable tant au sens propre qu’au sens figuré ». Son travail s’est également nourri de la Beat Generation et des mouvements de pensée nés en Californie.
L’œuvre d’Allen Ruppersberg puise aussi bien dans de nombreuses sources littéraires (Oscar Wilde, Voltaire, H.D. Thoreau, Allen Ginsberg…) que dans les composantes de la culture populaire américaine (roman policier, illustration, bande dessinée…), tout en étant constamment traversée par des références autobiographiques. Ainsi, les lieux de vie de l’artiste – et les relations interpersonnelles qu’ils peuvent générer – sont d’une grande importance dans sa production : Los Angeles et New York avant tout, mais aussi différentes villes européennes (Münster, Bâle, Arnheim, Francfort…).
Allen Ruppersberg explore simultanément différents modes opératoires qui posent véritablement des actes inscrits dans des temporalités particulières (lire, écrire, copier, collecter, collectionner…). L’un des fondements de son œuvre réside alors dans la transposition et le recyclage de ses propres travaux, ou de leurs fragments. Rien d’étonnant, par conséquent, à ce que les formes d’expression d’Allen Ruppersberg soient extrêmement diversifiées – installation, performance, multiple, peinture, sculpture, dessin, livre, photographie, vidéo… – dans ce qui finit par composer dans sa complexité l’expérience de la création et par (ré)écrire le récit de toute une vie.
Exposition / One of Many – Origins and Variants
One of Many – Origins and Variants met en lumière la passion de collectionneur d’Allen Ruppersberg pour les livres, affiches, coupures de presse, notices nécrologiques, cartes postales et les films pédagogiques et documentaires.
L’artiste soumet chacun des simples artefacts de son vaste archivage (One of Many) ¬– ce dernier ayant toujours constitué la matière première des œuvres d’Allen Ruppersberg – à un processus d’adaptation artistique et de variation (Origins and Variants), dans le sens de la décontextualisation. De nombreuses copies de multiples sont réalisées sans véritable « original ». Tout comme des œuvres individuelles originales sont des copies, exécutées à la main, d’objets de la vie de tous les jours.
Spécifiquement réalisée pour l’exposition, l’installation intitulée These Fragments… 1968-2003 propose de porter un regard panoramique sur le parcours d’Allen Ruppersberg à travers la « mise en scène » par le biais de pièces de mobiliers de théâtre (créées par l’artiste en 2003), de multiples et d’originaux d’œuvres anciennes (notamment des fragments des projets de nature éphémère Al’s Café et Al’s Grand Hotel) et récentes. Cette installation – sorte d’archivage des œuvres de l’artiste – évoque son point de vue particulier sur les relations entre l’art et la vie, la construction de la fiction et la production du réel, les sphères privées et publique.
These Fragments… 1968-2003 est emblématique d’un des principes fondamentaux de la pratique d’Allen Ruppersberg : créer, assembler, extraire, déplacer, réassembler, tant les œuvres elles-mêmes que leurs « composants ».
L’artiste fait glisser ses éléments visuels et textuels dans de nouveaux contextes, dans un mouvement permanent de distanciation et de réappropriation. Créant une relation particulière de chaque pièce à l’ensemble, Allen Ruppersberg élabore une œuvre vaste et ouverte qui ne cesse de s’autogénérer.
Contact presse :
Pierre Leone