La non-élection de François Bayrou à l'Assemblée nationale marque la fin du cycle politique entamé en 2005-2006 (refus du vote de confiance en 2005, motion de censure en 2006) sur l'idée d'un centre indépendant. L'élection présidentielle de 2007 avait offert à cet espace politique une doctrine, fondée sur la recherche d'un nouveau projet de société, et la création du Mouvement Démocrate dans les mois qui suivirent lui donnait une organisation pour porter cette alternative modérée à la bipolarisation PS-UMP.

En abandonnant l'ambition du contenu politique - au profit de la seule ambition présidentielle -, en faisant fuir progressivement la plupart des militants et nouveaux cadres - au profit de quelques anciens de l'appareil UDF -, l'entourage de François Bayrou a conduit le Mouvement Démocrate et François Bayrou lui-même à la déroute de 2012.
Il serait bon que les membres de cet entourage tirent les enseignements de cet échec et, à l'instar de François Bayrou, se mettent en retrait de la politique. Mais il est probable qu'ils n'en feront rien, et chercheront à rester maîtres du "Centre pour la France". Il faudra donc reconstruire sans eux.

François Bayrou n'impulsera pas les changements nécessaires. Pour autant sa parole demeurera pertinente. Son diagnostic sur l'état de la société française, la nécessité de moderniser la démocratie, de renouveler les hommes et les idées, de desserrer l'étau bi-partisan, sa volonté de porter une parole politique qui s'adresse à l'intelligence des électeurs ; l'ensemble des idées et idéaux qui ont fondé le Mouvement démocrate est notre héritage.

Nous sommes encore un certain nombre d'élus et de militants politiques en région, en France, à porter cette parole et les actions politiques locales en cohérence avec celle-ci. Nous travaillerons donc à faire émerger une autre organisation politique pour lui donner un écho électoral demain.

Eric Lafond