SOCIETE DES AMIS DES MUSEES DE BORDEAUX

VENDREDI 6 JANVIER 2012

A 18 heures, Athénée Père Joseph Wrésinsky, place Saint Christoly, Bordeaux.

Le retable d'Issenheim (1512-1516), genèse d'un chef-d'œuvre à la charnière entre le gothique tardif et la Renaissance

Avec
Pantxika de Paepe
Conservateur en chef du musée d'Underlinden de Colmar

Après avoir occupé des postes en Picardie et Abbeville, Pantxika de Paepe, spécialiste de la sculpture de la fin du Moyen Age, dirige actuellement le musée d'Unterlinden de Colmar. Dans ce cadre elle fut commissaire de nombreuses expositions dont l'une a été consacrée à Grünewald en 2008. 
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Alors que l'année 2012 marque le cinquième centenaire de la création du retable d'Issenheim, par cette conférence, Pantxika de Paepe expliquera comment ses auteurs, le peintre Matthias Grünewald et le sculpteur Nicolas de Haguenau, en répondant à la demande du supérieur de l'ordre des Antonins d'Issenheim, proche de Colmar, ont créé un ensemble monumental qui, malgré son histoire mouvementée, a traversé les siècles et a inspiré les peintres d'hier et d'aujourd'hui .
« Selon un scénario adopté aujourd'hui, l'exécution du monumental ouvrage se serait déroulée en deux temps. Confiée d'abord à Nicolas de Haguenau, elle aurait débuté à la fin du préceptorat de Jean d'Orlier par le corps central comportant des sculptures, et se serait conclue un quart de siècle plus tard, vers 1512-1516, par l'intervention de Grünewald, peintre des volets ».

Grâce à ses retables empreints d'une profonde spiritualité, le peintre Mathis Gothart ou Nithart, plus connu sous le nom de Matthias Grünewald, jouit d'une notoriété presque sans égale parmi les peintres du début de l'ère moderne. A l'apogée de sa carrière, Grünewald se retrouva en Alsace où il créa son célèbre retable pour le couvent des Antonins à Issenheim. Or un travail aussi considérable ne pouvait être réalisé qu'après de nombreuses études réalisées en amont de l'exécution picturale. En fin observateur de l'art de ses prédécesseurs, l'assimilation des études de Léonard de Vinci, est un indice supplémentaire des affinités unissant la peinture de Grünewald à l'art italien.

En raison de la variété des scènes à représenter sur ce retable, Grünewaild a fait de l'ambitieux polyptyque un catalogue de tous les types de drapés. Peintre expressionniste, il sait tout ce qu'il peut tirer du maniement de ces draperies dont les dessins préparatoires en portent témoignage, pour exacerber le pathos ou pour solenniser les mystères de la foi. C'est à juste titre que Friedlander évoque « la force expressionniste » qu'il sait insuffler aux étoffes. 

Bibliographie : Beguerie-De Paepe (Pantxika), Lorentz (Philippe), Grünewald et le retable d'Issenheim, regards sur un chef-d'œuvre, éditions Somogy, Paris, 1997.

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