Communiqué du 18 août 2006
Michel Mercier, Président du Conseil Général du Rhône, sera-t-il mis en examen (dans quelques années), pour homicide involontaire et atteinte involontaire à l’intégrité des personnes atteintes de lymphome suite à l’installation d’un incinérateur d’ordures ménagères à Loire sur Rhône ?
Voilà la question que l’on peut et que l’on doit se poser dès maintenant.
Et sera-t-il le seul dans le box des accusés face aux victimes ou à leur famille du canton de Givors, de Vienne ou du sud du Grand Lyon ?
Le Conseil Général du Rhône, nouveau responsable du Plan Départemental d’Elimination des Déchets vient de prendre « en catimini » la décision de transformer l’ancienne centrale thermique EDF de Loire sur Rhône en incinérateur d’ordures ménagères pour traiter les ordures ménagères du Rhône et d’autres départements (38, 42) et il y en aura d’autres…
Il s’agit donc d’une vision simpliste et administrative de gérer les déchets définitivement par « le feu purificateur ». C’est tellement pratique et il est facile de se dédouaner sur le plan développement durable en disant que l’on ‘valorise’ les déchets en produisant de l’électricité…
Le problème est que nos décideurs ne semblent pas avoir saisi qu’un incinérateur ne fonctionne qu’avec des déchets combustibles (qui sont pour la plupart des déchets recyclables) et que pour le rentabiliser il faudra « produire » des déchets en grande quantité pour l’alimenter, ce qui s’oppose carrément à une politique de réduction des déchets à la source et à une optimisation du recyclage préconisée par les directives européennes et ministérielles. De plus l’électricité obtenue coûte plus cher à produire.
Le plus grave, c’est que, outre l’attitude irresponsable d’envisager le traitement des ordures ménagères par incinération alors que partout ce procédé est remis en cause voire définitivement abandonné pour des raisons économique et environnementale, il vient d’être scientifiquement prouvé, avec des arguments convaincants, qu’un incinérateur est responsable d’émission de dioxine, que cette dioxine se fixe aux alentour sur des éléments de la chaîne alimentaire (Découverte de dioxines dans des oeufs à Besançon 1) et que l’incidence des lymphomes augmente significativement dans la zone de diffusion du panache de fumée de l’incinérateur. (Dioxine et incinérateur ...des preuves supplémentaires 2)
Les habitants de la zone d’influence du futur incinérateur de Loire sur Rhône déjà surexposés à une pollution atmosphérique majeure en raison d’une importante activité industrielle pétrochimique risquent donc de potentialiser les risques carcinogènes et de faire les frais dans l’avenir d’une décision qui peut mettre en jeu leur santé et celle de leurs enfants.
Ceci sans avoir été ni informés, ni consultés, dans le mépris le plus total du principe de démocratie participative et du principe de précaution.
Devant cette situation, Cap 21 Rhône-Alpes, demande le retrait du projet d’incinérateur de Loire sur Rhône et que la réflexion de la Commission Départementale d’Elimination des Déchets du Rhône s’oriente dans le sens d’une démarche ambitieuse de recyclage et de valorisation autre que l’incinération.
De plus Cap 21 Rhône-Alpes soutiendra toutes les actions engagées par la population pour s’opposer à ce projet.
Dr Bruno Landriot
délégué régional Cap 21
1 http://www.lefigaro.fr/sciences/20060615.FIG000000192_decouverte_de_dioxines_dans_des_oeufs_a_besancon.html
2 http://endirect.univ-fcomte.fr/index.php?act=detail&art=872&mois=6&an=2006
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bruno landriot