Un arrêté préfectoral a autorisé une manifestation permettant à des milliers de quads de sillonner, 5 jours durant, les montagnes de Valloire et de Valmeinier (Savoie) et de faire la promotion, au niveau mondial, d'activités totalement incompatibles avec le principe de développement durable.
Samedi 1er juillet, des militants d'associations de protection de l'environnement* ont affronté la poussière et le vacarme pour empêcher des centaines de quadeurs d'emprunter des itinéraires que cet arrêté leur avait ouvert en toute illégalité.
Aujourd'hui, alors que des millions de Français se déclarent excédés par la pratique des engins motorisés "de loisir" dans la nature, ces associations demandent l'arrêt définitif de la "Transvalquad" et de ses clones.
Plutôt que de défendre l'intérêt général et de respecter l'esprit de la charte constitutionnelle de l'environnement ainsi que l'esprit de la loi de 1991 régissant la circulation des engins motorisés "de loisir" dans les espaces naturels, l'État a donc décidé d'autoriser une manifestation qui fait la promotion, au niveau mondial, de pratiques allant exactement à l'encontre de celles qu'il convient de promouvoir.
En effet, aujourd'hui, s'il y a une promotion à faire et des campagnes de sensibilisation à organiser "comme pour le tabac, les déchets ou la vitesse", c'est bien le message inverse qu'il convient de diffuser à grande échelle et dans le cadre de campagnes nationales !
Or à cause de cette décision irresponsable, cette année encore et durant 5 jours :
- Un formidable tremplin est offert aux constructeurs ‹ à travers le "salon mondial du quad" ‹ pour faire la promotion d'engins motorisés destinés exclusivement à se déplacer dans les milieux naturels ;
- Des milliers de quads venus de toute l'Europe (dans plusieurs autres pays d'Europe, de tels débordements sont impensables) peuvent sillonner des espaces naturels de haute montagne.
Une décision qui, au demeurant, laisse entendre que les grands principes concernant le développement durable ‹ pourtant défendus au plus haut sommet de l'État ‹, ne sont que des "paroles verbales".
Les quelques mesures restrictives prises cette année (certains sites prévus initialement ont été exclus par l'arrêté) ne doivent pas faire illusion : ces mesures ont surtout pour effet d'essayer de donner un aspect plus "présentable", ou plutôt moins brutal et provocateur, à cette manifestation.
Au contraire, faire le choix de ne prendre que quelques mesures restrictives ne remettant pas en cause le principe de la Transvalquad revient en fait à conforter cette manifestation et à se mettre, par là même, au service de lobbies économiques (représentants des constructeurs de quads présents en nombre au salon, organisateurs de ce genre de manifestations, commerçants en mal de clientèle dans des espaces en effet dénaturés par le "tout aménagement", etc.). L'arrêté est allé jusqu'à autoriser le passage des quads sur des terrains privés sans même que l'on se soit assuré que les propriétaires étaient bien d'accord ! Or certains ne l'étaient pas et dimanche 2 juillet, mandatés par les propriétaires opposés au passage des quads sur leurs terrains, les défenseurs de l'environnement ont obtenu la fermeture définitive d'un itinéraire considéré comme stratégique par les organisateurs...
Face au véritable scandale que constitue, aujourd'hui plus que jamais, l'autorisation de manifestations telles que la Transvalquad et alors même que la majorité des Français considèrent que lâcher des quads dans la nature est une aberration et constitue un trouble grave, Paysages de France les associations en appellent aux plus hautes autorités de l'État pour que l'année 2007 sonne définitivement le glas de la "Transvalquad", du "salon mondial du quad" et de leurs clones **.
* Vivre en Maurienne (VEM), Valloire Nature Et Avenir (VNEA), Fédération francaise des Clubs Alpins et de Montagne (ex CAF), Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature, section Savoie (FRAPNA Savoie), Mountain Wilderness France, Paysages de France.
** Le feu vert donné en Savoie est d'autant plus grave qu'il entraîne l'essaimage de la Transvalquad et incite certains préfets d'autres départements à agir de même.
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