Le Sahara est-il toujours celui de Théodore Monod ? L'Asie Centrale, celle d'Ella Maillart ou d'Alexandra David-Néel ? L'Orient, celui de Nicolas Bouvier ou encore la Mer Rouge, celle d'Henry de Monfreid ? Pour sa 10ème édition, le Grand Bivouac, festival du voyage et des découvertes partagées, a choisi de confronter ces « voyageurs magnifiques » qui, au XXème siècle, ont nourri notre imaginaire, aux mondes d'aujourd'hui. Temps forts et témoignages inédits annoncés.

Est-ce vraiment une surprise ? Dans ce nouveau panorama du monde que nous proposera le Grand Bivouac 2011 sur les traces des grands pionniers, les femmes tiendront le haut de l'affiche. Ainsi d'Amina et Mariama, « héroïnes » de cette étonnante caravane de femmes Toubous, traversant aujourd'hui le désert pour affirmer et sauvegarder leur autonomie, dans un périple superbement raconté par Nathalie Borgers dans « Vents de sable, femmes de roc ». Ce sera la première projection en présence de l'une d'entre elles, invitée en France pour l'occasion. Autre témoignage où les femmes prendront largement la parole : « Qui a peur de la Mauritanie ? » présenté en avant-première à Albertville par Xavier Van Der Stappen, découvrant les conséquences sur l'économie touristique des troubles qui agitent la région… et l'idée que l'on s'en fait de l'autre côté de la Méditerranée. 
Autres régions du monde et autres paroles fortes : celles des jeunes filles Kalash, inquiètes de la pression islamiste au Pakistan ou des Péruviennes Uratari, engagées, comme leurs hommes, dans un combat au quotidien pour la solidarité et la démocratie, tandis que plusieurs grandes voyageuses – Elsie Herberstein, Alice Plane, Béatrice Maine ou Sylvie Brieu – conjugueront à leur tour l'itinérance et la découverte au féminin, d'Amérique latine en Asie Centrale. 

Voyageurs d'aujourd'hui et de demain

Parmi les invités d'honneur également, Marc Vella, pianiste nomade, qui avait enthousiasmé – enflammé – le festival en 2004 et reviendra à Albertville avec une autre « première » : la diffusion de sa « Caravane amoureuse au Liban ». Pour les organisateurs, un retour emblématique de la démarche suivie depuis dix ans : « Nous restons fidèles à notre projet de départ : un regard amoureux sur le monde, ni effrayé, ni naïf. Au fond, nous voulons simplement rappeler, à travers le témoignage des voyageurs et des peuples, qu'en tout état de cause et où que ce soit dans le monde, hommes et femmes luttent au quotidien pour leur vie, leur dignité et leur liberté et le plus souvent à cent lieux des images et des analyses les plus communément répandues ».  Sylvain Tesson, l'un des grands écrivains-voyageurs de la nouvelle génération, sera également présent pour la première fois au Grand Bivouac, sur les traces, entre autres, d'Henry de Monfreid, tandis qu'Antoine de Maximy et Gaël Métroz entraîneront le public dans le sillage – revisité – d'Alexandra David-Néel et de Nicolas Bouvier.


Autres « points de chute » de l'édition 2011 : la Turquie, la Kirghizie, l'Iran, le Yémen, l'Islande, la Namibie, la Russie, la Mongolie, le Népal ou encore le Groenland. Et comme chaque année, en plus des 70 rendez-vous programmés sur trois jours – projections, conférences, débats, animations, expositions, salon du voyage - aventure… - plusieurs centaines d'enfants des écoles d'Albertville seront associés au Grand Bivouac, en amont et durant l'événement. Histoire de susciter de futures vocations de voyageurs, observateurs attentifs des turbulences du monde.