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Communiqué de presse : culture

"Géricault, la folie d'un monde" au musée des Beaux-Arts de Lyon

musée des Beaux-Arts de Lyon

Communiqué le 30/03/2006

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Rappel du communiqué :
Le musée des Beaux-Arts de Lyon consacre une nouvelle exposition à l’un des artistes majeurs du romantisme français, Théodore Géricault (1791-1824), quinze ans après l’importante rétrospective présentée à Paris, aux Galeries nationales du Grand Palais, en 1991.

La présence dans les collections du musée des Beaux-Arts de Lyon de la Monomane de l’envie, acquise en 1908, est à l’origine de ce projet ambitieux, qui regroupe, notamment, trois des cinq portraits de la fameuse série des monomanes (1819-1820) : autour du tableau de Lyon, sont réunis Le Monomane du vol du musée des Beaux-Arts de Gand et La Monomane du jeu du musée du Louvre, Paris. Les deux autres, Le Monomane du commandement militaire de Winterthur, Collection Reinhart am Römerholz, ainsi que Le monomane du vol d’enfants, de Springfield, Museum of Fine Arts, ne pouvant être empruntés : le premier en raison de closes testamentaires et le second à cause de son état de conservation.

Contrairement à l’historiographie qui isole ces cinq portraits dans la production de l’artiste, l’exposition de Lyon se propose d’élargir la notion de folie au regard d’une vision politique. Elle entend démontrer que Théodore Géricault, pour être véritablement compris, doit être envisagé comme un peintre d’histoire maniant avec subtilité le symbole et l’allégorie politique.
Premier envoi au Salon de 1812, le Portrait équestre de M. D*** (Paris, musée du Louvre) – évoqué dans l’exposition par plusieurs esquisses – révèle déjà chez le jeune Géricault un regard extrêmement critique porté sur la société napoléonienne et la guerre qui domine cette période.
Grâce à la sélection révélant de nombreuses œuvres inédites, l’exposition de Lyon privilégie le regard si spécifique de Géricault sur ses contemporains à l’aube du romantisme.
Cette humanité malmenée par les soubresauts de l’Empire et le retour des Bourbons, est dépeinte par Géricault comme un peuple héroïque, souffrant et fou (de douleur). Les cinq portraits de monomanes ne seraient donc pas seulement les témoins de la naissance de la psychiatrie moderne, mais l’aboutissement logique de toute une réflexion esthétique et politique (d’essence républicaine) portant sur la marginalité, l’exclusion, la pauvreté, la folie des guerres civiles et militaires, le désir de liberté.

Articulée autour de quatorze séquences*, l’exposition du musée des Beaux-Arts de Lyon réunit plus de 140 œuvres provenant de collections publiques et privées européennes et américaines. Certains dessins et tableaux sont présentés pour la première fois au public, d’autres n’ont plus été montrés depuis 1924, lors de l’exposition centenaire de Géricault, organisée à Paris cette année-là par la Galerie Charpentier. Parmi ces œuvres, citons le très beau Portrait des enfants Dedreux, 1817-1818, et le magnifique Portrait de Laure Bro, 1818-1820.
Ces quatorze séquences livrent la vision si particulière que l’artiste porte sur le peuple militaire, les guerres coloniales (révoltés de Saint-Domingue, campagne d’Egypte) les enfants rebelles, la sexualité, les faits divers et historiques (Revue de Louis XVIII, affaire Fualdès, Radeau de la Méduse, traite des Noirs, libération des prisonniers de l’Inquisition) et les conséquences de la première révolution industrielle en Angleterre. Loin d’avoir été en marge de la société, Théodore Géricault, père fondateur du romantisme français, participa de cette France silencieuse qui, avec Mme de Staël, a condamné très subtilement les folies guerrières et fratricides de Napoléon.

Profondément déçu par la seconde Restauration et la Terreur Blanche (1815), Géricault aurait fait du Radeau de la Méduse, véritable vedette du Salon de 1819, un double manifeste : esthétique et anti-royaliste. Ce tableau monumental, qui ne peut quitter le musée du Louvre où il est conservé, est évoqué dans l’exposition par des esquisses peintes et dessinées. Comme le suggère déjà Michelet en 1848, ce chef-d’œuvre pourrait être lu comme une véritable allégorie de la France, celle de la Restauration, mais encore et surtout comme une allégorie des idéaux républicains (liberté, égalité, fraternité), de la première abolition de l’esclavage (celle de 1794), de la fraternité des peuples et du métissage.

Horaires d’ouverture :
Exposition ouverte tous les jours de 10h à 18h, vendredi de 10h30 à 20h, sauf mardi et jours fériés
Tarifs :
Tarif plein 8 € / Tarif réduit 6 €
Gratuit pour les moins de 18 ans, les étudiants de moins de 26 ans et les chômeurs

Contact presse :
Elodie Ferru
elodie.ferru@mairie-lyon.fr



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