un beau mariage entre un texte archiclassique et une adaptation moderne qui, loin de le dénaturer, en accentue au contraire la profonde loufoquerie.
Écrite en 1598, Beaucoup de
bruit pour rien s'insère dans le
carnet de ces comédies légères
qui ont fait les délices du public
élisabéthain. C'est sans doute,
aujourd'hui, l'une des comédies
les plus populaires de
Shakespeare. Shakespeare fait ici le portrait d'une société enjouée,
égoïste et superficielle, à l'intérieur de laquelle souffleunrevigorant vent
d'insouciance et de légèreté.
Bénédict et Claudio, de retour de la
guerre, rendent visite à Léonato.
Léonato a une fille, Héro, dont
Claudio tombe follement
amoureux et une nièce, Béatrice.
Cette dernière, célibataire
endurcie, ne cesse d'exprimer
son dédain pour le mariage et
l'amour. Bénédict, lui aussi ne
jure que par le célibat. Ce
point commun suffirait à les
rendre complices,mais non,
au lieu de se séduire, ils
s'assassinent à coup de
bons mots. Autour d'eux,
on s'évertuera à les faire se
marier… et dans lemême
temps Don Juan, frère
bâtard, s'attachant les
services de Marguerite,
voudra faire échouer le
mariage de Héro et
Claudio. On veut unir
les uns, désunir les
autres. Shakespeare
mêle ici, avec
humour, haine et
amour.
J'ai situé l'action de Beaucoup de
bruit pour rien, aux Etats-Unis, dans
les années 50. Bénédict et Claudio,
sont deux GI's revenant de la guerre,
Béatrice et Héro deux jeunes filles ne
pensant qu'à danser, chanter et
s'amuser. Ce sont des années d'aprèsguerre,
des années de légère
insouciance où la gaité et la liberté
s'emparent de la jeunesse. Les mots
de Shakespeare volent dans l'air
comme des bulles, parfois acides,
parfois acidulées, la bande son
souligne l'époque.
Volontairement ramenée à 1h15 et
interprétée par six comédiens, cette
version ne garde que les évènements
majeurs. Ici, pas de psychologie
inutile, Shakespeare dépeint un
monde où la chose vue ou entendue
fait loi. On aime et puis on n'aime
plus. On croit sans réserve ce que l'on
veut bien nous faire croire. Ce théâtre
est, à travers une écriture pleine
d'humour, le vrai théâtre de l'amour
et de la liberté. La jeunesse
revendique, les certitudes ne font pas
long feu, tout cela donne un rythme
effréné que cette adaptation, très
libre, s'est efforcée de garder.(Philippe Person)
Créée en 1995, la compagnie Philippe Person a produit à ce jour une
dizaine de spectacles. dont L'euphorie perpétuelle, création d'après Pascal
Bruckner, L'euphorie perpétuelle – la suite…, Délivrez Proust, de Philippe
Honoré, d'après l'oeuvre deMarcel Proust, La pèlerine écossaise et
Quadrille, de Sacha Guitry, Angelo, tyran de Padoue, de Victor Hugo,
Manger, création de Philippe Person et Elisabeth Gentet, Linge sale de
Grumberg, Esther de Racine, La quittance du diable d'Alfred de Musset...
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Matthieu Mas