Batsheva Dagan, Imagination, bénie soit-elle, maudite soit-elle ! éditions traces&empreintes,
ISBN : 978-2-918308-00-3
Les récits de rescapés des camps de la mort se multiplient, et chacun apporte une saveur humaine propre, différente pour chacun, qui vient par son humanité nier la tentative nazie de réduire l'humain à une chose, et de détruire cette chose.
Manuela Wyler et les éditions traces&empreintes nous proposent ici, traduits par Myriam Ron, des poèmes créés durant la captivité à Auschwitz par Batsheva Dagan et qui retracent l'horreur familière du camp.
Il s'agit de poésies traduites de l'hébreu du yiddish et du polonais Elles sont traduites en vers libres, dans la langue la plus simple possible. La magie du vers alors opère ici doublement. D'abord, elle est démarcation par rapport au langage ordinaire. Ici, la traduction en vers libres donne au lecteur un rythme ; et c'est ce rythme seul qui fait la valeur de ces récits, de ces instants. En français, cette poésie n'est pas grande ; mais elle se rapproche plutôt de la mise en espace que l'on a dans les estampes orientales. Et c'est d'ailleurs là le mérite de l'éditeur d'avoir disposé ces poèmes dans un format spécifique, et avec les illustrations à l'encre de Yaakov Gutermann. Du coup, le quotidien est agrandi. Et c'est ce qui provoque ici la deuxième opération alchimique de la poésie : l'expérience des camps est telle que les mots ont besoin de la dimension supplémentaire que leur apporte la poésie : du coup, les mots sont quintessence de vérité, absence totale de tricherie ; ils font signe vers ce qui n'est pas entièrement dicible, vers l'en-deçà ou l'au-delà de la condition humaine.
Dans les conditions effrayantes de vie et la proximité permanente que chacune avait avec sa propre mort et celle de ses compagnes, dans ce qu'il y a de plus trivial et de plus simple, s'exprime l'humanité toute entière.
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" La publication du livre en français est quelque chose d'unique pour moi. J'ai appris le français à Auschwitz-Birkenau, où je fus stimulée par le grand nombre de langues que l'on y parlait. J'ai choisi le français parce que j'ai rencontré une femme qui était prête à me l'enseigner sans livre et sans pouvoirécrire : tout se faisait oralement. Mais surtout,l'apprentissage de la langue française était quelque chose que j'avais décidé moi-même, sans que personne m'en donne l'ordre…" Batsheva Dagan, juillet 2009
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