Grâce au soutien de 208 producteurs fédérés sur le site bruxellois akamusic.com, le groupe toulousain Radiozero est parvenu à réunir, en moins de trois mois, les 15.000 euros nécessaires à l'enregistrement de son premier single.
A l'automne, Radiozero enregistrera les deux titres de son premier single, qui devrait être dans les bacs début 2010. Une aventure rendue possible par un mode de production alternatif qui a permis à François Dedoubat et Julien Passerini, les deux fondateurs du groupe, de solliciter les internautes pour récolter les fonds nécessaires à l'opération.
AKAMUSIC : UN LABEL PARTICIPATIF QUI DONNE LE POUVOIR AU PUBLIC
Pour cela, ils ont choisi de recourir aux services du site bruxellois akamusic.com. En Belgique, Akamusic est l'équivalent du label français "MyMajor Company" qui avait permis de révéler Grégoire en 2008. C'est ce que l'on appelle un "label participatif". Autrement dit, il permet aux artistes de faire produire leur disque par les internautes, les parts (5 euros) étant vendues en ligne. Un artiste qui désire produire un single (2 ou 3 titres) doit récolter 15.000 euros. Il en faut 50.000 pour réaliser un album.
En un an, plus de 6.000 artistes et 20.000 "internautes-producteurs" - dont environ 12.000 Français - se sont inscrits sur ce label d'origine belge. Résultat : plus d'un million d'euros ont déjà été levés et, à ce jour, 38 artistes ont collecté les fonds nécessaires à la production de leur CD.
Mais, internet n'est que la version émergente de cette nouvelle forme de démocratie participative appliquée à la musique. Au-delà, Akamusic est un label à part entière qui finance la réalisation des albums et en assure la promotion, avec un atout de taille car le buzz né de l'appel initial aux producteurs constitue indéniablement un plus lors du lancement. Plus les producteurs sont nombreux, plus l'effet-relais est fort.
D'autant que l'aspect commercial n'est pas négligé, car le label indépendant bénéficie d'un accord de distribution avec Universal.
RADIOZERO, HÉRITIER DE NOIR DÉSIR
Radiozero, lui, s'est lancé dans l'aventure au printemps, proposant six de ses titres à l'écoute. L'engouement a été immédiat. En moins de trois mois, son "espace de production" a reçu plus de 20 000 visites. Au final, 208 producteurs (dont l'investissement varie de une à cent parts) ont adhéré au projet et permis de réunir les 15.000 euros nécessaires au financement du single qui comportera deux titres : "Entre les lignes" et "Spleen".
Créé par François Dedoubat (guitare et chant) et Julien Passerini (basse), Radiozeo se revendique de Pink floyd, Cure et Archive. Mais, si l'on s'en tient à l'écoute de la maquette du titre phare du single ("Entre les Lignes") sa filiation avec Noir Désir est bien plus évidente encore.
Si les deux fondateurs du groupe participent ensemble à l'écriture des musiques, François Dedoubat est seul à signer les textes.
Pour les deux Toulousains, tout va désormais s'enchaîner très vite. Le contrat avec le label Akamusic vient d'être signé et le groupe (qui va s'étoffer de deux nouveaux musiciens) entrera en studio en septembre. La sortie du single, prélude à un album produit selon la même formule, est programmée en janvier.
Michel de Launoit, le fondateur du label Akamusic, estime que le seuil de rentabilité - celui au-delà duquel les producteurs récupèrent leur mise - se situe aux alentours de 15.000 exemplaires vendus. Mais, souligne-t-il, "pour les internautes, Akamusic n'est pas qu'une histoire d'argent. Cela permet une rencontre, un échange entre artistes et producteurs."
Une rencontre que Radiozero entend rendre effective dans quelques mois, à l'occasion d'une série de concerts.
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