Votre consommation d'alcool vous parait-elle normale?
L’A.N.P.A.A. (Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie) et AGIR 33 lancent, cette semaine,une campagne de sensibilisation à destination de tous les Aquitains afin de les inciter à parler de leur consommation d’alcool avec leur médecin généraliste. 5 000 affiches sont apposées chez les médecins généralistes et dans les pharmacies d’Aquitaine afin d’interpeller « Mr et Mme Toulemonde » sur leur consommation d’alcool.
« L’alcool ne touche pas forcément les personnes que l'on croit. 5 millions de Français sont des consommateurs « à risque* » (non dépendant) que nous devons absolument détecter avant que leur consommation ne bascule. Chaque cas est unique et réagit différemment. Cette campagne vise à attirer l’attention des Aquitains sur le risque qu’ils encourent, sans le savoir, avec une consommation d’alcool « banale ». Une consommation "socialement acceptée" et anodine n’est pas sans risques. Le rôle du médecin généraliste est aussi d’aider son patient à évaluer les risques de sa consommation pour favoriser et contribuer à la banalisation du « parler alcool », Vincent Patissou, A.N.P.A.A.
En Aquitaine, 1 homme sur 3 et 1 femme sur 10 sont des consommateurs à risque. Ce nombre est 3 fois plus élevé que le nombre de consommateurs dépendants, il est donc important de sensibiliser et d’informer cette population sur les risques encourus afin de prévenir une consommation qui pourrait s’avérer dommageable à savoir provoquer de l’hypertension artérielle, fatigue, prise de poids, anxiété, dépression, troubles du sommeil, troubles sexuels, troubles digestifs, diabète…
* Le consommateur à risque est une personne qui se met en danger avec une consommation un peu supérieure aux seuils de faible risque, sans être dépendante. Il n’a pas de tremblements, il s’arrête de boire quand il veut, il est totalement rassuré par rapport à sa consommation car il a l’impression de la maîtriser complètement. Ce qui est le cas, mais il se met en danger et peu rapidement devenir un consommateur à problème.
Axe de la campagne : Faire naître le doute sur sa consommation d’alcool.
L'héritage culturel, la tradition familiale, l'attachement au terroir sont bien souvent appelés en renfort pour justifier une consommation que l'on juge « normale ». "Je ne bois pas trop puisque je ne bois que du bon vin », « Je ne bois pas trop puisque je ne bois que le week-end », « Je ne bois pas trop puisque je ne suis jamais ivre » … Tels sont les 3 axes de cette campagne, matérialisée par des affichettes apposées dans les salles d’attentes des 3 500 médecins généralistes aquitains ainsi que dans les 1 500 officines des Landes, de la Gironde, des Pyrénées Atlantique, du Lot-et-Garonne et de la Dordogne.
Ces messages sont le reflet d’une minimisation des dangers qui rend difficile la prévention. L'alcool reste dangereux même si l’on n'en ressent pas les effets.
Un dispositif Internet pour relayer cette campagne
Une plateforme Internet est également mise en place pour renforcer le dispositif d’affichage http://alcooletmoi.comm-sante.com afin de permettre aux aquitains de s’informer, de s’évaluer et de se tester.
Un questionnaire est à leur disposition pour les aider à faire le point sur leur consommation d’alcool. Ce document est destiné à être remis à leur médecin généraliste afin de recevoir des réponses personnalisées, adaptées à leur physiologie et à leur mode de vie.
Un document online pour calculer leur taux d’alcoolémie est également disponible.
Où en sont les 3 millions d’Aquitains avec l’alcool ?
L’Aquitaine perd chaque année 1 000 personnes qui décèdent d’une pathologie directement liée à l’alcool (hors accidents de la route, accidents domestiques, suicides, autres cancers ou maladies cardiovasculaires). Parmi eux, 50% sont des consommateurs « à risque » non dépendants et 50% meurent avant 65 ans. L’Aquitaine est la 2ème région française, derrière la Bretagne, pour les ivresses régulières chez les jeunes : l’an dernier, 30% des garçons et 15% des filles ont connu des ivresses répétées c'est-à-dire plus de trois fois dans l’année : des chiffres supérieurs à la moyenne nationale.
Au regard des chiffres, il est nécessaire d’informer ce public des risques encourus alors qu’il ne se sent pas en danger avec sa consommation et ne se sent pas concerné par l’alcoolisme et les problèmes liés à l’alcool.
Quelques repères
Déjeuners de travail, pots entre amis, dîners en famille… Bien souvent l'alcoolisation se fait au quotidien et le buveur pense être "dans la norme". Il est ainsi important de rappeler les seuils au-delà desquels les risques somatiques, psychologiques et sociaux augmentent :
- Chez l'homme : 21 verres par semaine soit 3 verres par jour
- Chez la femme : 14 verres par semaine soit 2 verres par jour
- Femmes enceintes et enfants : consommation zéro
Flûte de champagne, chope de bière ou verre de vin, la quantité d’alcool servie dans un restaurant ou dans un bar est la même : 10g par verre. Ainsi, le repère d'unité d'alcool correspond à un verre standard (normes OMS).
Parce que la moitié des Français ignore encore l’équivalence entre les boissons alcoolisées, n’a aucune notion du temps d’élimination (un individu en bonne santé élimine en moyenne 0,10g d'alcool par heure pour une femme et 0,15g pour un homme) et que les seuils de consommation à moindre risque sont encore mal connus, l’A.N.P.A.A. et Agir 33 se mobilisent en Aquitaine afin d’informer des risques encourus par une consommation d’alcool excessive mais perçue comme banale.
Rendez-vous sur
http://alcooletmoi.comm-sante.com
Sources : INPES, IREB et Observatoire Régionale de la Santé d’Aquitaine
Contact presse :
Stéphanie de la Rivière - COMM Santé - 05 57 97 00 22