Paris, le 26 avril 2009
L'exposition de cadavres humains « Our body / A corps ouverts » à Paris a été interdite, mardi 21 avril 2009, par un juge de Paris qui a donné raison à deux organisations de défense des droits de l'homme.
La Fédération Internationale pour la Justice en Chine soutient l'action juste de ses deux associations amies : Solidarité Chine et Ensemble contre la peine de mort.
Cette exposition présente des corps plastinés, un procédé découvert par le docteur Gunther Von Hagens. À l’origine, le médecin fournissait en organes les instituts de médecine dans un but scientifique mais cela a pris une tournure douteuse. Aujourd’hui son ambition n’est plus du tout scientifique mais lucrative. En exposant dans le monde ces cadavres plastinés, le médecin est devenu millionnaire. La manière dont il s’est procuré les corps nous préoccupe sérieusement.
Des raisons évidentes de différences culturelles mettent en doute les arguments marketing des expositions de cadavres
La plupart, sinon tous, des sujets exposés présentent des faciès chinois et, d’après les guides, ils seraient morts dans la force de l’âge en ayant la volonté de donner leur corps à la science mais d’après l’observation des médias ce ne sont pas des corps âgés.
Les asiatiques ne conçoivent pas du tout d’exposer ou d’observer un corps nu et encore moins un corps mort. Cela se remarque particulièrement dans leurs œuvres picturales ou cinématographiques, qui restent très pudiques. Si des exceptions existent, c’est le fait d’une influence occidentale qui ne reflète pas la pensée collective chinoise.
En visitant aux Etats-Unis l’exposition « Premier Exhibition » en 2008, l’élue sino-américaine Fiona Ma a tout de suite eu des doutes et y voit quelque chose d’anormal. Elle déclare que la pensée commune chinoise ne conçoit pas du tout le don d’organe, ni même le don du sang ; d’autre part un mort n’est généralement pas conservé intact mais incinéré.
Fiona Ma s’est dit très étonnée qu’il y ait un tel nombre de volontaires pour ces expositions. A la fin, la Californie a adopté une résolution contre cette exposition.
Une lettre écrite par un élu américain, contre cette exposition, a été envoyée à l’Ambassadeur chinois en posant la question sur les prélèvements d’organes. (http://ifjc.org/content/view/1678/30/lang,en/)
Un médecin allemand qui se fournit et opère en Chine
Il est à noter que les premières expositions du médecin allemand se sont déroulées en Asie (au Japon en 1995, à Taiwan en 1997). D’autre part, celui que l’on surnomme « Docteur la Mort » et dont le père a déporté des prisonniers polonais pendant la seconde guerre mondiale, réalise des plastinations en quantité industrielle ! Il possède plusieurs usines de plastination, dont « Von Hagens Dalian Plastination Ltd. » créée en 2001 à Dalian en Chine, une ville connue également pour ses camps de travaux forcés…
L’usine de plastination de Von Hagens à Dalian mesure environ 30 000 mètres carré. C’est la plus grande usine de plastination de corps humains du monde. Il coopère avec le gouvernement chinois, dans ce domaine, depuis une dizaine d'années.
Business ou purement scientifique ?
Le prix pour l’exposition « Our body » à Paris : 15 euros par personne. « Our Body » a déjà été vue par plus de 150.000 visiteurs à Lyon (mai 2008) et à Marseille (fin 2008 au Palais des Arts du Parc Chanot) » (selon http://koronin.over-blog.net/archive-03-16-2009.html). Donc, en France, le gagnant a obtenu au moins 2 millions d’euros en 8 mois. Mais la France n’est pas le seul endroit où il y a ce genre d’exposition. Il s'agit d'un véritable trafic à l'échelle mondiale : il y a plusieurs expositions de ce type qui circulent dans le monde. Les cadavres sont divisés en plusieurs groupes (il y en a beaucoup). En général, le prix de l’entrée est d’environ 20 dollars. Selon un reportage du journal Epochtimes, déjà en février 2008, environ 35 millions de billets pour ces expositions sont vendus dans le monde entier, et l’exposition a rapporté au moins 700 millions de dollars ! Selon les informations connues, 85% de cette somme sera donné au parti communiste chinois.
Les tortures et les exécutions commises sur les pratiquants de Falun Gong et sur d’autres prisonniers de conscience en Chine
Des rapporteurs de l’O.N.U. sur la torture ont rendu compte des très nombreux « prisonniers de conscience » en Chine maintenus dans ces camps de travaux forcés en vue de les « rééduquer », c’est-à-dire annihiler leurs convictions pour qu’ils se conforment à celles du régime communiste. En effet, au pays du parti unique, toute parole et tout acte est jugé uniquement comme étant conforme ou en opposition au régime communiste, ce qui est là-bas une faute particulièrement grave. Les pratiquants de Falun Gong (une forme ancienne de qi gong, visant l’amélioration personnelle à travers la pratique d’une série de cinq exercices, et l’application dans la vie quotidienne du principe : Authenticité-Bienveillance-Tolérance) sont les plus visés par le régime de Pékin, ils seraient l’ennemi numéro un du Parti Communiste Chinois (PCC) et ceux qui le pratiquent subissent les pires persécutions. Dans le rapport sur la torture des Nations Unies du 10 mars 2006, l’ONU a officiellement déclaré que 66% des victimes de tortures et de mauvais traitements étaient des pratiquants de Falun Gong.
En mars 2006, il a été dévoilé au monde un trafic d’organes à l’échelle industrielle en Chine, organisé par le gouvernement chinois, sur les pratiquants de Falun Gong de leur vivant. Pour ne pas laisser de trace les corps mutilés sont incinérés. Un rapport détaillé établi par deux Canadiens, David Kilgour, l'ancien Secrétaire d'État Asie/Pacifique et David Matas, célèbre Avocat des droits de l'homme a dévoilé davantage de vérité sur ce trafic (http://organharvestinvestigation.net/).
Des Chrétiens, des pro démocrates, des Tibétains, des avocats (exemple Gao Zhisheng), des journalistes, et même des enseignants, sont condamnés pour avoir défendu leurs propres convictions… Ces personnes n’ont en général fait aucun mal, ni commis de crime, mais le régime totalitaire chinois n’accepte pas chez lui la moindre conscience personnelle, donc non dictée par le Parti communiste.
Des soupçons de trafic d’organes et de corps pour alimenter ses expositions pèsent sur le docteur Von Hagens
Le magazine Der Spiegel avait révélé, en 2004, l’impact d’une balle dans la nuque sur l’un des sujets exposés, suite à quoi le médecin avait reconnu que certains cadavres pouvaient être ceux de condamnés à mort par le régime chinois. Étant donné qu’il se fournit en Chine, cela est plus que probable. Le docteur a fait incinéré le corps avant qu’une commission ne déclenche une enquête à ce sujet. Par la suite, il a affirmé que les corps provenaient désormais d’un hôpital universitaire à Dalian et qu’il avait exigé qu’aucun corps de condamnés ne lui soit fourni. Or, c’est toujours le gouvernement chinois qui fournit les corps à l’hôpital… En fait, le médecin avait signé un partenariat avec l’institut de plastination du docteur Sui Hongjin, fournisseur de l’hôpital universitaire de Dalian. Le médecin n’a jamais montré aux médias le moindre document officiel prouvant la légalité de l’obtention de ces corps, document qui aurait attesté que ces personnes de leur vivant avaient fait don de leur corps à la science.
Pire encore, le laboratoire ne faisait pas don des corps au médecin mais lui louait ses cadavres. (http://soundpolitics.com/archives/007794.html)
M. Bernardin et M. Von Hagens
Il n’y a pas très longtemps, M. Bernardin, le patron de l’exposition « Our body / A corps ouverts », interdite depuis le 21 avril à Paris, avait spécialement déclaré n’avoir aucun lien avec Von Hagens. Mais cela augmente la suspicion. Dans un article titré « Pour suspendre l'exposition OUR BODY », ces quelques mots ont très bien illustré cette nuance : « Il nie au demeurant tout lien avec Hagens, bien que son procédé soit breveté. Un consultant scientifique de l'exposition, Walter I. Hofman, déclare n'avoir relevé « aucune trace de torture ». Un autre, Hervé Laurent, déclare : « Il n'y a aucun problème éthique ». Ces dénégations multiples ne font qu'ajouter aux doutes sur ce lucratif trafic de cadavres donnés en spectacle. (http://toulouse.indymedia.org/spip.php?article35064)
Tout le monde sait que la société chinoise reste très stricte. Les business de cadavres ou d’organes chinois sont strictement contrôlés par ce régime de façon monopolistique. Nous ne savons pas si le laboratoire a obtenu les cadavres de ce Von Hagens, via Dalian, en supposant qu’il est un peu plus transparent à Hong Kong qu’à Dalian, et qu’il serait moins facile de créer un zoo humain ou une banque d’organes. De plus, la technologie de « plastination » n’est pas comme celle du domaine informatique que l’on peut se procurer plus facilement donc, il se pourrait que Bernardin soit plus ou moins lié avec Von Hagens et qu’ils aient tous une relation très proche avec le gouvernement chinois. Sans cette condition, il est impossible de faire sortir un seul cadavre de la Chine. Bien sûr, nous ne savons pas encore quelle est la relation entre Von Hagens et Bernardin, mais quoi qu’il en soit, il est de notre responsabilité de faire quelque chose pour stopper cette exposition de l’immoralité dans la société, cela est aussi une responsabilité en tant que personne de conscience.
Revue de presse :
http://www.francesoir.fr/societe/2009/03/03/our-body-a-corps-ouvert-l-exposition-fait-face-a-de-nouvelles-controverses.html
http://www.ifjc.org/content/view/1603/55/lang,fr/
http://www.psychasoc.com/Textes/Catharsis-ou-reproductibilite
http://www.rue89.com/2009/02/20/dou-viennent-les-corps-humains-de-lexposition-our-body
http://www.lyoncapitale.fr/index.php?menu=01&article=5685
Au vu de tous ces éléments il est urgent de réagir en prenant en compte que :
- ces victimes n’ont certainement pas donné leur corps à la science de leur plein gré et il se peut même qu’elles aient été tuées pour cela ;
- quand bien même une seule personne parmi elles ait effectivement fait don de son corps à la science, le fait de mettre en scène son corps dans une exposition publique est contraire à sa volonté de donner son corps dans le cadre privé de l’enseignement et de la recherche scientifique ;
- une entreprise lucrative est réalisée avec des soi-disant dons de corps à la science, pire encore, avec des exécutions massives de prisonniers ;
- les victimes étant mortes ne peuvent plus se défendre ni être dédommagées, ainsi cette situation peut laisser libre cours aux auteurs d’agir au gré de leur volonté.
Valérie Sebag, Juriste et Maître de Conférences en Droit privé a souligné dans un article : « Selon la loi, le cadavre n’est plus une personne, il ne bénéficie pas de la protection accordée, mais il se trouve protégé sur le fondement de la dignité de la personne qu’il a incarnée. Ainsi l’article 16-1-1 du Code civil dispose que « le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort ». Au-delà de ce principe, nombre de textes contribuent à la protection du corps d’une personne décédée. Le Droit civil encadre notamment les prélèvements d’organes qui ne peuvent être réalisés qu’à des fins thérapeutiques ou scientifiques, l’autopsie à fin de diagnostic et l’identification génétique post-mortem. Au premier rang des règles édictées, on trouve la nécessité du consentement donné de son vivant par la personne décédée. Du point de vue du Droit pénal, toute atteinte à l’intégrité du cadavre fait l’objet de sanctions…Cette exposition contredit certainement l’esprit du droit français, qui n’admet d’intervention sur le corps de la personne décédée que dans un but purement scientifique. »
De par son histoire, nous pensons que la France est un pays sensible à l’éthique et aux droits de l’homme. Et nous sommes content que la justice soit faite dans ce procès.
Pour plus d’information, veuillez visiter : http://ifjc.org/content/view/1681/65/lang,fr/