La légende dit que le Tzar qui décida de la construction de la ligne trans-sibérienne, se pencha un jour sur la carte de la grande Russie, pris une règle et traça une ligne droite entre Moscou et Vladisvostock. La ligne du chemin de fer devant suivre exactement son tracé. Seulement, son doigt dépassant de la règle, le crayon traçait une portion de la ligne en demi cercle suivant en cela le pourtour du doigt du Tzar. Les architectes n’osant pas revenir sur le tracé du Tzar tout puissant, érigèrent la ligne suivant le tracé sur la carte en tenant compte du couac effectué par le crayon lorsqu’il contournait le doigt du Tzar dépassant de la règle ! Mais cela n’est qu’une légende !
Il y a bien d’autres légendes autour de cette ligne trans-sibérienne, et ce n’est donc pas un hasard si nombre d’européens voudraient bien pouvoir, au moins une fois, l’emprunter afin de traverser, en train, le plus grand pays du monde.
Qu’en est il ?
Tout d’abord, ce train est il vraiment conforme à nos attentes ?
La ligne trans-sibérienne est desservie par bon nombre de trains. Certains l’empruntent jusqu’à Vladisvostock, d’autres s’arrêtent en route. Ils n’offrent pas tous la même qualité de prestations. Parmi les plus confortables, le « BAÏKAL » et le « KAMA ». Le premier relie Moscou à Irkoutsk sur les rives du lac dont il porte le nom, le lac Baïkal, l’autre s’arrête à PERM, principale ville sur les bord de la rivière « KAMA » d’où son appellation. Notons qu’il existe aussi le « Hrabarovsk » et le « Russia » qui pour le premier vous mènera jusqu’à la ville dont il porte le nom, « Hrabarovsk » aux confins de la Sibérie, l’autre jusqu’à Vladivostock. Comme vous le constatez il n’existe pas de train trans-sibérien, mais des trains qui circulent sur la ligne dîte « Trans-sibérienne ».
Je ne vous parlerais pas de tous ces trains, ce serait trop long, il y en a une multitude qui desservent la ligne, chaque jour et dans les deux sens.
Lorsque l’on prend le train en Russie et pas seulement sur la ligne trans-sibérienne, nous avons le choix de la classe de compartiment dans laquelle nous allons voyager. La première classe est appelée en russe, « SV », il s’agit de compartiments couchettes deux places, confortables incluant le service de literie et de repas. La seconde classe dîte « Kupé » vous permettra de voyager dans un compartiment de 4 couchettes. Selon le prix du billet elle inclus la literie ou non , les repas ou non. Et puis il y a la troisième classe dîte « Platskart ». Alors là c’est carrément l’aventure. Voyez plutôt, 50 couchettes dans le même wagon, entassé les uns à coté des autres. Aucun service, ni repas. C’est pas cher mais voyager si ce n’est que 24 heures dans ces conditions relève plus, pour nous autres européens habitués à notre confort, du chemin de croix, que d’un voyage d’agrément. Ainsi les trains de la ligne trans-sibérienne, loin d’être tous aussi confortables les uns que les autres, ne sont pas, loin s’en faut, aussi luxueux que le fameux orient express auquel certains, plus mal informés que malveillants auraient tendance à les comparer.
Mais ne soyons pas plus Tzariste que le Tzar ! Emprunter un des train de la ligne trans-sibérienne est un réel plaisir, pour peu que cela soit organisé par des professionnels qui sauront choisir pour vous les trains et les classes de compartiments pour votre voyage. Vous y découvrirez alors durant votre périple, un microcosme composé de voyageurs regagnant leurs contrés éloignées, de touristes venus admirer les paysage de la Russie au travers des vitres du train, de familles partant rejoindre leurs proches pour les fêtes ou même des hommes d’affaires préférant la sécurité du train, malgré sa relative lenteur, à la rapidité de l’avion des lignes intérieur russes qui offrent parfois une toute relative sécurité. Ainsi au fil des arrêts, vous constaterez que, dès l’arrivée du train en gare, une nuée de vendeurs ambulants se pressent sur les quais afin de vous proposer tout ce qu’il est possible de vendre. Pommes de terres chaudes, péroshki, vodka, liqueurs diverses, fruits, peluches sont ainsi proposés aux passagers qui font leur marché, durant l’arrêt, sur le quai, étonnant ! Et puis, il faut l’avouer, nous autres français, nous avons bonne presse en Russie. Et si au détour du wagon restaurant qui, il faut le préciser, et quelque soit le train, propose des plats typiques de la cuisine russe à des prix toujours très abordables, vous êtes interpellé par un russe qui, le sourire aux lèvres vous dira : « Fransouz ? », par ce qu’il vous aura entendu parler le français avec vos compagnons de voyage, ne soyez pas inquiet ! Il y a de fortes chances qu’il vous propose de trinquer à la santé de nos deux pays et à l’indicible amitié qui lie nos deux patries depuis des siècles déjà. Il vous demandera de lui parler de Paris, de la France, en contre partie il se fera l’interprète de vos demandes auprès du personnel de service du wagon restaurant en vous conseillant sur le choix de vos plats. Et puis, tard dans la soirée, vous regagnerez votre compartiment, un peu ivre certainement, mais le cœur empli de cette convivialité russe qui n’a pas son égale ailleurs dans le monde. C’est aussi cela le trans-sibérien, je dirais même, c’est surtout cela le trans-sibérien.
Pour finir, au détours de guides ou de brochures que j’ai pu lire concernant la ligne trans-sibérienne, j’ai pu voir qu’il était possible de prendre une douche dans le train ! Pour cela il suffirait de s’équiper d’une douchette qui s’adapterait sur les robinets des lavabos des toilettes du train ! Mes cheveux se sont dressés sur la tête ! Pour avoir pris ces trains dans tous les sens, je dis haut et fort que ces gens là n’ont jamais vu ni de près ni de loin un wagon de la ligne trans-sibérienne et encore moins ces toilettes. Même si les WC sont toujours très propres car, il faut le savoir, chaque wagon est supervisé par une responsable, qui veille à tout, et qui réside 24 heures sur 24 dans le wagon, vous proposant pour quelques roubles café, thé, chocolat et autre douceurs et qui s’occupe de l’entretien du wagon, des compartiments et des toilettes, il est strictement impossible de raccorder une douchette sur le robinet des lavabos des toilettes du train. Impossible car, il n’y a pas de pas de pas de vis pour visser le tuyaux de la douchette d’une part et d’autre part, le mécanisme de déclenchement de l’arrivée d’eau se fait par une pression en dessous du robinet !!!
Revenant ainsi à quelques lignes plus haut dans cet article, le voyage que vous ferez en trans-sibérien se révèlera conforme à l’idée que vous vous en faites pour peu que vous fassiez appel pour l’organiser à des professionnels réellement spécialistes de ces destinations, sinon, le mythe s’éloignera bien vite de la réalité et votre voyage d’agrément pourrait se transformer en une réelle sinécure.
Enfin, et c’est un conseil d’ami, n’hésitez pas à fractionner votre voyage en faisant un ou deux arrêt d’une nuit sur le trajet. Je vous conseille comme étape Ekaterinbourg, déjà en Asie et aux portes de la Sibérie, cette ville moderne et accueillante vous permettra de vous dégourdir les jambes, de visiter des lieux historiques remarquables, et puis, une nuit à l’hôtel avec douche et confort sera la bien venue.
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