Donner à la dimension sonore un rôle essentiel dans l’aménagement d’espaces urbains, tout particulièrement lorsque ceux-ci se situent à mi-chemin de l’intime et du public (la voiture, le parc de stationnement), est plus qu’une belle idée. Il s’agit, de fait, d’une nécessité. Afin que la ville échappe au statut de désincarnation virtuelle qui la menace, à l’échelle du globe, il est en effet nécessaire de la doter de repères qui puissent la restituer à ses utilisateurs et la leur rendre de nouveau familière. Le son a cette faculté étonnante d’accompagnement, joue ce rôle de guide rassurant qui, lorsqu’il est mis en œuvre avec talent, est aussi propre à réveiller les sens, les regards engourdis, à faire se mouvoir les corps dans des espaces parfois difficilement appropriables, et désespérément anonymes. La chance qu’offre Parcub aux passagers de ses parkings, au travers d’une identité sonore homogène, pensée d’une manière à la fois scientifique et sensible, ce « paysage sonore » proposé à tous, et l’engagement qu’il révèle, de la part des commanditaires et des concepteurs, dans le monde d’aujourd’hui, celui de demain, justifiaient pleinement la réalisation d’un ouvrage de qualité. Les contributions des divers auteurs de ce livre, tous spécialistes de cette question du sonore, composent une matière riche et sensible.

Sonore et urbanité, Le sonore : une problématique incontournable de l’urbanisme ?, ouvrage bilingue, 44 p., ill couleur, 18 x 24 cm, éd. Overworld / Le Festin, 2009, 15 €

Avec les contributions de Jean-Yves Bosseur, compositeur ; Alice Debonnet-Lambert, directrice du Centre d’Information et de Documentation sur le Bruit ; Pascal Lemonnier, directeur du PUCA ; Didier Blanchard, concepteur de l’identité sonore de PARCUB, Synesthésie acoustique ; Francis Cuillier, directeur d’a-urba, agence d’urbanisme de Bordeaux.