Lyon (France)Jeudi 18 décembre 2008 Dans le cadre de ses activités, le kfé noir a organisé une conférence débat le vendredi 5 décembre 2008 dont le thème était "Médias Afro Caribéens du Grand Lyon, Etat des lieux et perspectives". C'est en présence de deux conseillères d'arrondissement Afro Caribéennes, Mesdames Eugénie OPOU (Lyon 7e) et Colette ILUNGA (Lyon 9e) que les échanges ont eu lieu. Georges ARON (ancien Président de radio Sun Fm), Bacary GOUDIABY (journaliste à Radio Pluriel) et Christophe AMANY (Directeur d'édition du site www.ekodafrik.net) ont tenté de faire un panorama des médias afro caribéens du Grand Lyon. Le constat fut rapide quant à la pauvreté de l'offre. La presse écrite qui était florissante, il y a quelques années, est inexistante, aujourd'hui, au moment où les gratuits donnent un nouveau souffle au secteur. Les sites internet tentent d'exister mais l'offre est assez restreinte avec un ou deux sites (ekodafrik.net, sope…) régulièrement mis à jour. Au niveau de la télé, tant sur le net que sur le petit écran, rien à signaler. Sur les ondes, une web radio (Rmj tropical) émet depuis 4 ans mais n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Sur la bande Fm. Ce sont plusieurs émissions afro caribéennes perlées au cours de la semaine qui existent. La question s'est donc posée de savoir pourquoi, la communauté n'avait pas de radio mais très rapidement la réponse est venue. Radio Sun Fm est la radio Afro Caribéenne qui a l'autorisation d'émettre de la part du CSA. Georges ARON a donc expliqué les raisons de la dérive de Sun Fm qui est due à des soucis financiers puisque la communauté ne disposant pas de suffisamment de capacités à ce sujet, il a fallu se tourner vers un "prédateur" qui a "verrouillé" la gestion à tous les niveaux pour faire de l'audience d'où la programmation "commerciale" actuelle. Sur cette question les participants ont réalisé l'étendue des dégâts et pour la plupart ont souhaité que cette radio qui, quelque part, est la leur, recadre sa programmation en direction de la communauté afro caribéenne. Pour cela, les mots comme "mobilisation" et "conscientisation" ont été employés sans oublier qu'il était primordial de réfléchir aux moyens financiers à mettre en œuvre. Bacary GOUDIABY a quant à lui donné quelques notes d'espoir en précisant que : "La radio ou le programme communautaire se définit plus par sa mission que par la taille ou la localisation. Elle est généralement associée à une démarche populaire et à la volonté de favoriser la libre circulation des idées et opinions. Dans de nombreux cas, les médias communautaires peuvent combler le vide laissé par les grands médias privés, qui sont mus par d’autres impératifs excluant les couches sociales sous-représentées ou marginalisées. (…) La notion de communauté doit-on être considérée en termes de communauté d'intérêt que de communauté identitaire. Elle constitue un enrichissement, une demande spécifique à laquelle ne peuvent répondre des médias "de niche" comme il en existe sur la mode, l'automobile ou la décoration... Cette diversité de canaux d'information peut aussi être une source d'inspiration pour les médias dits généralistes qui ne s'adressent peut-être pas à tous les publics comme ils le prétendent souvent". Pour terminer, la piste évoquée a été celle de la jeunesse férue des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication qui n'a pas attendu pour être à la pointe à ce sujet en utilisant tant les sites de partage vidéo (youtube, dailymotion, myspace…) que sur tous les sites communautaires (facebook, hi5…). Au moment où la diversité culturelle est dans tous les discours, la communauté afro caribéenne du Grand Lyon ne veut pas être tenue à l'écart.