S'inspirant de textes librement repris de la Bible par Brahms, ce Requiem Allemand confronte l'éphémère à l'immortel, la tristesse au réconfort. La mort et l'éternité sont traités dans la perspective de l'homme, certes au sens de la foi chrétienne, mais sans référence à l'Eglise. C'est là une des raisons du succès extraordinaire de ce Requiem Allemand.
Le Choeur et Orchestre vous propose, en clôture de saison musicale, de (re)découvrir l'oeuvre.
22, 24 et 27 juin 2005 à 20h45, Crypte de Fourvière
« [Lorsque Brahms] touchera de sa baguette magique les masses puissantes là où elles offrent leurs forces, c’est-à-dire dans le domaine du chœur et de l’orchestre, des images merveilleuses du monde des esprits s’offriront à nos yeux. »
Robert Schumann
Prophétique vision de Schumann, qui sait voir chez le tout jeune Brahms (vingt ans à l’époque !), alors inconnu, le grand musicien qu’il va devenir… La rencontre de Brahms et Schumann à cette époque est d’autant plus importante qu’elle va sceller entre les deux hommes une amitié indéfectible. Lorsque Schumann meurt en 1856, Brahms, profondément ébranlé, va se lancer dans l’écriture de ce Requiem Allemand, sa première grande œuvre pour Chœur et Orchestre qui devient à la fois hommage pour son ami et réalisation de ses intuitions.
--- Une œuvre très personnelle ---
Cette œuvre n’est pas à proprement parler un Requiem, dans le sens où elle ne suit pas la liturgie catholique de la messe des morts. Et pour cause, Brahms est protestant et choisit de piocher lui-même les textes qu’il veut dans cette œuvre dans la Bible. Cette pièce devient donc l’expression personnelle des sentiments religieux de son auteur, au premier rang desquels se place le refus des idées de vengeance et de châtiments fixés par un tribunal suprême en punition des péchés humains.
L’essentiel du message est bien la foi dans le salut éternel et dans le réconfort pour les vivants, ceux qui restent. Il n’est nullement question de combat avec la mort et d’angoisse devant son imminence, mais plutôt de son accueil comme un soulagement, comme une délivrance. « Plutôt qu’un Requiem Allemand, j’aurais du le titrer un Requiem humain » dira Brahms.
--- Une structure étonnante ---
Cette œuvre en sept mouvements (chiffres ô combien symbolique !) s’articule autour du quatrième mouvement, pierre angulaire et axe de symétrie à la fois musical et spirituel. Ce mouvement chante, dans une lumière apaisante, la beauté du Royaume de Dieu et l’attente des âmes.
Le premier et le septième mouvement commencent et s’achèvent sur le mot « selig » (bienheureux) et parlent tous deux de réconfort, tout en comportant des thèmes similaires et en étant principalement confiés aux chœurs. Le second mouvement est une marche funèbre qui renvoie au sixième mouvement, louange fuguée du jugement dernier : tous deux rappellent le caractère éphémère de la vie terrestre. Les troisième et cinquième mouvements parlent quant à eux de l’apaisement et de la consolation de l’homme par la figure féminine (à la fois sainte et maternelle) grâce à un magnifique dialogue entre le chœur, le baryton et la soprano.
Solistes: Claudia Karrasch (soprano) Marcin Habela (baryton)
de 12 à 34€
Réservation Fnac, Progrès
04 78 93 62 11, 06 32 80 44 52
Contact presse :
Emmanuelle Petitjean