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Communiqué de presse : culture

MERCREDI 16 DÉCEMBRE 2015 VENTE AUX ENCHÈRES – ARCHÉOLOGIE Un torse monumental de Ramses II

Pierre Bergé & associés

Communiqué le 17/11/2015

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Rappel du communiqué :
Mercredi 16 décembre 2015, la vente Archéologie de Pierre Bergé & associés réunit à Drouot 267 pièces, d'Orient, d'Egypte et d'art greco-romain, dont des livres, des bijoux et de la statuaire.

LIEU DE LA VENTE Drouot Richelieu – 9 rue Drouot 75009 Paris - Salle 5

EXPOSITION PUBLIQUE Mardi 15 décembre de 11h à 18h / Mercredi 16 décembre de 11h à 12h

 

Cette vente propose aux enchères plusieurs pièces de première importance comme un bronze de Mercure portant l'enfant Bacchus ou « Hermès Dionysophore » (I-IIème siècle) lot 220.

Elle présente également un torse monumental de statue porte-enseigne, que les experts attribuent à Ramsès II.

Ce torse en granodiorite aux dimensions peu communes, date du règne de Ramses II, entre 1279 et 1213 avant J.-C.

Il représente le corps du roi dressé, de face, avec une anatomie précisément dessinée, qui met en valeur des clavicules très présentes et un modelé exprimant cette notion de puissance.

Devant son bras gauche figure une enseigne de section rectangulaire gravée d'une colonne hiéroglyphique : “[...] Ptah-Tatenen, Ô mon fils issu de mon flanc que j'aime, le Roi de Haute et Basse Égypte Ouser-Maât-Rê [...]”

« Cette pièce est exceptionnelle, par ses dimensions monumentales et par son caractère historique. Elle est d'origine royale et provient probablement du temple de Memphis. A ce jour, aucune autre statue porte enseigne similaire n'existe sur le marché ; elles ne sont présentes que dans les institutions publiques telles certaines pièces exposées dans les collections du British Museum et du Louvre. » commente Christophe Kunicki, l'expert de la vente.

Le thème du porte-enseigne apparaît dans les représentations en bas-relief et ronde-bosse égyptiens au cours de la XVIIIe dynastie. La première attestation d'un document de cette nature remonte au règne de Thoutmôsis IV. C'est au cours de la XIXe dynastie que la statue porte-enseigne prend de l'importance pour se généraliser sous Ramsès II (1279-1213 av. J.-C.). Les oeuvres appartenant à cette catégorie représentent un roi ou un particulier, serrant contre lui un ou deux emblèmes divins.

Anciennement qualifiées de “pieu sacré”, ces enseignes sont à distinguer des enseignes de nomes ou des étendards militaires. Elles sont constituées d'une longue hampe supportant un large collier en égide, lui-même surmonté d'une tête de divinité humaine ou animale, placée à hauteur de l'épaule ou de la tempe de celui qui la tient. La hampe attachée à ce groupe statuaire présente ici une formule gravée comportant la titulature royale, le nom de Roi de Haute et Basse-Égypte (ny-sw.t bjty) ainsi qu'une formule canonique adressée au dieu Ptah-Tatenen.

Ce dieu de Memphis, dont le nom signifie “la terre qui se soulève” incarne le point de départ de toute création par le démiurge.

Apparu dans les textes funéraires dès le Moyen Empire, il prend de l'importance au Nouvel Empire en s'associant à la figure de Ptah.

Puis à l'époque de Ramses,il se confond avec lui, devenant à son tour le démiurge sous le nom de Ptah-Tatenen. Son nom est déterminé par l'image du dieu coiffé de deux serpents dressés l'un derrière l'autre qui donnent par la suite les deux plumes d'autruche accolées coiffant sa couronne.

Exposés dans les sanctuaires ou portés par les prêtres lors de certaines processions, ces « pieux sacrés » étaient réalisés en bois précieux souvent plaqués d'or et ornés de rubans. Les hampes, en tant que support d'enseignes à l'effigie des principales divinités du panthéon égyptien étaient considérées, elles aussi comme sacrées. Véritables manifestations d'un aspect de la puissance divine, elles en assurent la présence agissante.

Parmi les principales figures divines, on note la présence d'une représentation d'égide à tête humaine, dont les caractéristiques sont celles du roi. Le rôle de cette dernière ne semble cependant pas le même que celui des autres enseignes.

Associées au culte du ka royal, mais également à celui des autres divinités composant le corps de la procession, les statues porte-enseigne mettant en scène le roi étaient des représentations destinées à souligner l'importance des rites.

Le Nouvel Empire est une période où la religion officielle semble avoir subi une inflexion marquant son essence théologique. Aux scènes montrant le roi dans son rôle d'officiant, on ajoute celles mettant en lumière le ka royal. C'est d'ailleurs pourquoi l'enseigne du ka du roi était présentée à la vénération des fidèles au même titre que les autres enseignes divines.

Prisé par les particuliers dans leurs représentations en porte-enseigne, le ka royal est progressivement devenu pour les ramessides un moyen de répandre l'image royale dans les contrées reculées de leur territoire, où la présence physique du souverain se faisait rare. Cette fervente dévotion au ka royal sous l'aspect de l'enseigne s'explique par le fait que cet objet était l'un des rares éléments cultuels sortis du sanctuaire du temple à l'occasion de fêtes et des processions de barques divines.

L'importance prise par ces représentations du roi en porte-enseigne débouche sur une institutionnalisation du culte du mdw-sps, pendant une longue période, alors que le type de statue porte-enseigne disparaît avec la fin du Nouvel Empire.

« Les qualités esthétiques de ce torse, sa magnificence et son emphase, attestent de son caractère royal. Ainsi ses proportions monumentales soulignent son utilisation comme objet de propagande pour célébrer la toute puissance de Ramses II » commente Christophe Kunicki.

 

Contact presse :
CONTACTS PRESSE Agence CommunicationCulture
Sylvia Beder T. +33 (0)1 42 18 09 42 sylvia@sylviabeder.com



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