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Communiqué de presse : droit / justice

Le silence et l’oubli : Sabiha Ahmine pour une mémoire commune

sabiha ahmine -chrd

Communiqué le 01/07/2007

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Rappel du communiqué :
Sabiha AHMINE : lancement de l’Exposition « PEUPLE TSIGANE. Le silence et l’oubli » - Mercredi 20 juin 2007 - CHRD


...Je suis très heureuse de vous accueillir ce soir au Centre D’histoire de la Résistance et de la déportation, pour le lancement officiel de cette exposition originale qui aborde une des facettes les moins connues de notre mémoire commune : l’Histoire du Peuple Tsigane, entre le silence et l’oubli.



Cette initiative courageuse que nous avons soutenu ensemble avec nos partenaires, dès le départ, nous invite à découvrir une des périodes sombres de notre histoire.

Celle du sort tragique et du traitement inhumain qui a été réservé par le gouvernement de Vichy aux Tsiganes présents sur le sol français. En particulier, dès les prémices de la Seconde Guerre mondiale.

En effet, si dès le début du XXe siècle, la méfiance vis-à-vis des minorités, juives, tsiganes et autres étrangers, grandissait en Europe, cette peur de l'autre a atteint son apogée avec la Seconde Guerre Mondiale.

Le drame est que ce rejet de l’autre, ce racisme a été entretenu par les autorités de l’époque et par une partie de la population française.

Sous couvert d’une approche stigmatisante, voir biologique et génitique, l’objectif était de « normaliser » le mode de vie de ces non-sédentaires et de ces étrangers....

Résultat : entre 1940 et 1945, plus de 6 000 Tsiganes sont internés dans des camps gérés par l’administration française. Leur assignation à résidence, puis leur internement, sont grandement facilités par une politique de discrimination dominante dans les thèses Nazis et leurs serviteurs.


« Préservés » collectivement des camps de la mort, à la différence de centaines de milliers d’autres vivant en Allemagne et dans les pays occupés, les Tsiganes français connaissent un sort aujourd’hui encore largement occulté.

C’est pourquoi la ville de Lyon est fière de ce formidable travail de mémoire qui restitue précieusement et fidèlement les conditions d’internement des Tsiganes à Saliers de 1942 à 1944, à une dizaine de kilomètres d’Arles, et ailleurs : à Poitiers ou à et Jargeau dans le Loiret.


Je tiens à remercier en particulier le formidable travail "retrospectif" du photographe et historien Mathieu Pernot qui, sans lui, cette exposition n’aurait pas lieu.

En croisant documents récents, témoignages de survivants et documents d’archives comme des photographies anthropométriques et des courriers de l’administration, c’est tout un récit des années de souffrance et de captivité avec les témoignages, visuels ou sonores, des rescapés des camps, qui ont étaient recueillis Mr Pernot.

C’est ce qui nous aide à lever ainsi le voile sur l’un des volets de l’histoire des camps d’internement français et livre des parcours de vie, contraintes et bafouées, qu’incarnent si parfaitement les carnets anthropométriques d’identité nomade, toujours en vigueur dans les années 1960.

C’est pourquoi cette œuvre prend aujourd’hui, au CHRD, en cette maison de la citoyenneté, la forme d’un projet libérateur qui vise, non seulement, à nous documenter sur le mode de vie et sur une culture passés sous silence.

Mais aussi à construire une mémoire commune partagée en toute humanité.

En effet, cette histoire et cette culture tsiganes, qui demeurent souvent mal connues du grand public, nous apprennent qu’au début de l’humanité, de l’Europe et du monde, c’était le passage, le voyage, la mobilité…

C’est par l’ouverture, par l’échange et le métissage que se sont développer les grandes civilisations.

Lyon, capitale de l’humanisme et de la résistance, a toujours était un carrefour d’échange et doit beaucoup aux différentes vagues d’immigration qui ont façonné sont image actuelle : moderne et authentique à la fois.


Cette exposition nous aide surtout à consolider notre démarche commune pour faire de l’ouverture de Lyon sur le monde, à la fois un gisement de richesse, mais aussi un rempart contre la xénophobie, contre le repli et contre le mépris.


Tout en donnant une dimension éthique à la citoyenneté lyonnaise, nous voulons ainsi réussir le bien vivre ensemble, la concorde et le dialogue dans le respect des uns et des autres et dans le respect des apport de chacun.


C’est dans cette démarche même, c’est dans ce sens du respect que, sous les recommandations du Maire de Lyon, nous avons érigé le Conseil des Résidents Etrangers CREL comme un outils de participation mais aussi comme un espace d’hospitalité dans l’accueil, un moyen de reconnaissance et un remaprt contre le repli.


Nous agissant ainsi dans la poursuite du combat de nos anciens contre la barbarie nazie et pour la défense des valeurs de la république de liberté, d’égalité et de fraternité.


Car avant toute chose, avant toute considération particuliers ou clanique, la République dans sa diversité est notre premier fondement.

C’est notre identité commune. A nous de partager sa devise et transmettre fidèlement les valeurs de la résistance et ceux de la république à notre jeunesse.

Contact presse :
sabiha ahmine



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