Leroy Merlin l’a bien compris : l’entreprise utilise par exemple la méthode des habiletés, en partenariat avec l’ANPE. Frédéric Rochaix, Directeur des Ressources Humaines en Rhône-Alpes explique aussi que Leroy Merlin cherche à faire évoluer ses process : ainsi, une cellule de recrutement interne a été créée, composée d’un responsable Ressources Humaines et de 2 ou 3 managers. « Repositionner les responsables RH, en véritables facilitateurs au service de l’entreprise et des managers permet de guider ces derniers dans le recrutement ».
L’ANPE, de par sa position d’intermédiaire de l’emploi, joue un rôle clef dans l’objectivation des compétences. Selon Alain Briard, délégué ANPE Lyon Centre, l’agence met à disposition des entreprises des outils adaptés : elle a notamment testé sur la région l’anonymisation du CV, pour les entreprises et les candidats qui le souhaitent. Par ailleurs, l’ANPE Lyon Centre lance le programme Cap vers l’entreprise, mené en partenariat avec la Mission Egalité de la Ville de Lyon et en collaboration avec des réseaux d’entreprises.
Béatrice Ray, chef de projet EQUAL TRANSFERT, a quant à elle souligné le rôle de l’accès aux stages pour objectiver les aptitudes requises. Même constat en effet : « 46% des jeunes interrogés déclarent rencontrer des difficultés à trouver un stage, et sur les 54% restant, une grande majorité a fait appel au réseau. Les jeunes issus de minorités se trouvent dans les 46% ».
L’objectivation des compétences et la traçabilité du processus de recrutement sont les clefs pour favoriser la diversité dans l’entreprise. Jean-François Amadieu, directeur de l’Observatoire des Discriminations rappelle l’importance des discriminations à l’embauche, qu’il s’agisse de critère d’âge, d’origine ethnique, de sexe, d’origine sociale ou de handicap. Par exemple, d’après le testing réalisé avec Adia, une personne d’origine maghrébine reçoit presque 3 fois moins de réponses positives suite à un envoi de CV. Devant un tel constat, les entreprises doivent agir, ne serait-ce que face au risque encouru : « l’aiguillon le plus fort pour l’entreprise reste le risque. Risque juridique bien sûr mais aussi médiatique. La HALDE compte bien d’ailleurs employer cette arme pour faire avancer les entreprises. ». Rappelons que le refus d’embaucher, le fait de sanctionner ou de licencier une personne pour un motif discriminatoire est passible d’une peine d’emprisonnement de 3 ans au plus et d’une amende maximale de 45 000€.
Telles sont les conclusions qui ressortent de la rencontre du 19 juin dernier organisée par l’ IMS Rhône-Alpes sur le thème « Recruter autrement pour favoriser la diversité ». A noter que cette association d’entreprises, très engagée dans la gestion de la diversité, organisera sa prochaine rencontre sur les autres aspects des Ressources Humaines, en abordant cette fois l’objectivation du déroulement de carrière et de la formation pour arriver à une plus grande diversité dans l’entreprise.
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Christèle SABY
Chargée de communication