Malgré ses difficultés financières, le TO historique FRAM garde toujours une cote de sympathie importante auprès de ses clients. L'arrivée d'un investisseur de référence à son capital devrait lui donner un second souffle.

Une projection vers l'avenir

Après une baisse de ses revenus de 8 % en 2014 à 373 millions d'euros, le TO toulousain FRAM, fondé en 1949, a décidé d'ouvrir son capital pour mieux envisager l'avenir, même si son résultat net reste positif. Les deux candidats à la reprise sont le groupe Karavel Promovacances et le groupe chinois HNA associé à Selectour Afat.

Pour beaucoup d'agences de voyages dont FRAM est le premier fournisseur, l'opérateur historique reste « LE grand voyagiste populaire du tourisme français ». Pour Dominique Beljanski, présidente de Selectour Afat, « FRAM possède de bons produits, comme les clubs, répondant aux attentes des clients ». Un point de vue partagé par l'ensemble de la profession. Jean-Pierre Mas, président du Snav, précise même que « c'est la meilleure notoriété de notre profession, devant Nouvelles Frontières et le Club Med ».

La disparition de FRAM ne rendrait pas service aux agences qui lui ont envoyé plus de 400 000 clients l'année dernière. Et nombreux sont ceux qui souhaitent que le TO continue d'exister et retrouve son dynamisme d'antan. « C'est l'intérêt de la profession » précise Jean-Pierre Mas. Et d'aucun d'ajouter : « Même si la reprise de ce grand TO passe par une solution chinoise, c'est peut-être un mal pour un bien ».

Dans ce domaine, l'expérience montre que le transfert d'une enseigne française sous pavillon chinois n'est pas forcément négatif. Le Club Med, passé sous le contrôle de Fo Sun en février dernier, continue à bien se vendre en agence. Pour le président de Tourcom, Richard Vainopoulos, c'est plutôt l'entrée de Selectour Afat au tour de table qui pose problème. « Un réseau de distribution n'a rien à faire dans le capital d'un TO. Chacun son métier ». Pour lui, les difficultés de FRAM viennent d'un virage technologique amorcé trop tard, et aggravé par une succession de changement de direction et de stratégie.

Reste que tout le monde s'accorde pour dire que la qualité des produits de Fer Route Air Mer n'a été altérée par ces aléas et que sa survie est souhaitable pour l'industrie touristique française dans son ensemble.