A la lecture d'une décision préfectorale d'intégrer de façon pérenne certaines familles roms, Il nous apparaît, à
« Bron >Mouvement Local », important d'exprimer notre point de vue sur l'impact concernant l'intérêt local des Brondillants.
Nous souhaitons pour notre part prendre un certain recul afin d'apprécier à sa juste mesure l'impact de cette décision d'état et de confronter notre avis au débat local.
Avant tout, cette question est d'ordre politique à l'échelle européenne, le gouvernement socialiste de Jean Marc AYRAULT a publié une circulaire concernant le processus de prise en charge des familles ROMS susceptibles de suivre une démarche d'intégration.
20 000 ROMS vivent aujourd'hui sur le territoire national, certes la présence de quelques famille sur la commune de Bron ne provoque pas un bouleversement démographique, mais au regard du contexte économique et social se pose une question d'égalité de traitement si l'on souhaite se référer à l'esprit originel de la Déclaration des Droits de L'Homme et du Citoyen de 1789 : Article 4
« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi. »
Nôtre société se doit de partager sa pauvreté. Par contre face au principe les plus généreux, les règles juridiques de l'espace de Schengen mettent les collectivités locales devant un fait accompli ou sont complices d'un aménagement circonstancié.
La France est confrontée entre un idéale et un défaut de structure avec les moyens à mettre en œuvre. Cette situation installe une concurrence à la précarité. Les brondillants sont conscients des difficultés du monde, mais sont surtout témoin de leurs quotidiens et de leurs difficultés financières et sociales.
En période de récession économique nous n'avons pas le droit de privilégier des communautés de vie aux détriments d'une population active qui rencontre beaucoup de difficultés pour joindre les deux bouts. Il faut au mieux s'assurer d'une solidarité active à l'endroit des personnes en fragilités : salariés précaires, jeunes ou seniors, familles monoparentales, personnes handicapées ou retraités avec faible allocation.
Selon des indicateurs statistiques 1.9 Millions de jeunes adultes sont en situation de précarité voire d'exclusion. On se doit d'être généreux quand les conditions d'accueil et d'intégration le permettent.
Ce qui peut être constaté avec regret c'est que l'on alimente un terrain de conflit et l'on installe une forme de concurrence à la précarité sociale en évitant d'assumer un débat européen sur la question des Roms.La volonté d'intégration doit être reconnue à ceux qui saisissent leurs chances, aidons ceux et celles qui veulent s'insérer au tissu de la société française et à son économie.
Ce n'est pas en invoquant par décret un droit au logement que l'on va par magie remédier les questions d'intégration ; mais en prenant au cas par cas le sens des priorités à traiter. Grâce à l'action des travailleurs sociaux qui sont à l'avant-poste des réalités de terrain ; il faut accompagner et hiérarchiser les priorités envers les brondillants qui pour certains, cumulent deux activités et pour d'autres séjournent la nuit dans leur véhicule. Ne cautionnons pas « deux poids deux mesures » face au droit commun. Ne cultivons pas notre naïveté à l'égard de ceux qui exploitent la générosité du droit du sol au regard de certaines filières bien rodées pratiquant le tourisme à la française. La minorité ne doit pas être utilisée à des fins mercantiles.
Cela ne doit pas nous interdire de réfléchir à la proposition suivante d'installer un refuge social de manière contrôlé et transitoire pour accompagner des demandeurs d'asile politique et autres accidentés de la vie. Mais ne nous laissons pas abuser aux fausses bonnes idées généreuses qui mettent en défaut notre cohésion sociale.
Nicolas CRISTIN
Délégué Général
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