Après le succès rencontré par Les Rodomontades du Capitaine Fracasse d'après Théophile Gautier lors de la 16e édition des rencontres de théâtre étudiant Lyon 2 La Troupe des Pieds Perdus vous invite à venir voir sa nouvelle création, "L'homme qui rit", d'après le roman-monstre de Victor Hugo.
La Troupe des Pieds Perdus vous invite à venir voir sa nouvelle création, "L'homme qui rit", d'après le roman-monstre de Victor Hugo.
Les 21, 22, 23, 24, 25, 28, 29, 30 et 31 mai à 20h30.
Les 26 mai et 2 juin à 17h30.
Espace44
44, rue Burdeau, 69001 Lyon
Durée : 2h
monstrueuse mise en scène :
Soizic de La Chapelle
monstrueuse dramaturgie :
Pauline Picot
monstrueuse régie : Baptiste Mongis / Clarisse Bernet-Camboz-Labarta
monstrueuse interprétation : Valentin Capony, Thibault Duperron-Seillac, Florent Marechal, Sterenn Séjourné, Pierre-Damien Traverso, Lorine Wolff.
monstrueux merci au regard extérieur de Louise Tardif.
Réservations indispensables/obligatoires/monstrueuses ici:
http://www.espace44.com/lhomme-qui-rit-dapres-loeuvre-monstre-de-victor-hugo/
Il est terrible, parce qu'il ne rit pas. Ils sont terribles, parce qu'ils rient.
Un monstre, c'est terriblement amusant. C'est laid, c'est difforme, c'est biscornu. Alors on rit. Et ce rire même est monstrueux. C'est un éclat qui témoigne d'un sentiment de supériorité, de la part d'êtres « normaux ». Le monstre n'est pas normal. Il illustre, en creux, la société qui le rejette et le montre.
Car le monstre est montré. Sur scène, dans les foires, sur les tréteaux, à la Cour, il est offert aux regards acides et truculents des passants. Sa laideur ignoble n'a d'égal, en bouffonnerie, que les fous rires qu'il suscite. Entre rire et effroi, éclat et sueur, le monstre provoque une réaction incontrôlable, il touche à l'instinct. Et nous assistons alors à une métamorphose collective de la foule qui devient une sorte d'hydre, hideuse et glaçante.
Gwynplaine, notre homme qui rit, est le révélateur de la masse qui lui ébauche, dessine, grave, incruste son rire sur le visage. Il illustre le grotesque des badauds et le fantoche de la Chambre des Lords. Il dresse par sa monstruosité la fresque de la décadence de son époque. Il dessine le tableau de la fin d'une aristocratie, du chaos d'un monde vaincu par sa propre monstruosité.
La plume d'Hugo est acérée. Dans un univers gothique et sombre se lit un engagement poétique et pur. Le romantisme de l'auteur se teinte d'ironie et de sarcasme, mais ne perd pas ses élans et ses volutes. Une tempête de neige, un naufrage, un pendu, une place publique assaillie par la foule, une roulotte, une arrestation, une noyade, une femme, un monstre, le théâtre.
Ensemble, nous tentons de redonner Hugo. Sa verve, son engagement, son cynisme, sa plume, sont autant de matériaux pour un spectacle total, artisanal et collectif. Des personnages qui évoluent entre tableaux, difformités, musiques, danses, mimes, bruitages et contes, dans un univers drapé et voilé, entre hilarités et murmures, paradis et marasmes (mais sans Christa Théret, promis).
Les Pieds Perdus.