Les biologistes ouvrent leurs laboratoiresLes biologistes ouvrent leurs laboratoires sur les réseaux sociaux
Cette semaine : une Marseillaise à l'honneur sur les réseaux sociaux
Cette semaine : une Marseillaise à l'honneur
A l'heure où une équipe chinoise tente de modifier des embryons humains et provoque des inquiétudes partagées par beaucoup, la recherche française va vers plus de transparence et d'interactivité avec le grand public. Depuis le lundi 13 avril, chaque semaine, un(e) biologiste vient partager son quotidien, de manière illustrée, et répondre aux questions de chacun sur Twitter et Facebook, sur les comptes la Bio au Labo.
Cette semaine, c'est ainsi la Mathilde Paris qui partage ainsi son quotidien de chercheuse statutaire CNRS dans le laboratoire de Benjamin Prud'homme à l'Institut de Biologie du Développement de Marseille, par l'intermédiaire du projet la Bio au Labo. Elle y étudie les mécanismes moléculaires de l'évolution, pourquoi les animaux sont différents les uns des autres. Elle a par exemple posté hier un message sur une réunion où une étudiante présentait un article scientifique sur l'évolution du goût des moustiques pour les humains. Lorsqu'un internaute lui pose la question, elle détaille.
C'est tout l'intérêt d'utiliser les réseaux sociaux Facebook et Twitter. La volonté d'interagir avec le public est en effet au cœur du projet La Bio au Labo. Ainsi, Marie-Charlotte Morin, première participante, la semaine du 13 avril, déclare "Après tout, la recherche est financée [en partie, ndr] par les impôts et la générosité des français. Il me paraît donc naturel et légitime de prendre le temps de leur expliquer ce qu'il se passe dans les laboratoires en France." Marion Creveaux, autre participante, apprécie beaucoup le fait "d'avoir des retours".
Les sujets sont variés et les anecdotes également, car c'est chaque semaine un chercheur différent qui est aux commandes. Raphaël Mercier, directeur de laboratoire à l'INRA qui travaille sur les mécanismes de l'hérédité, rappelait par exemple il y a deux semaines que ce sont des recherches sur le pois qui ont amené la découverte des grandes lois de la génétique.
Le Cercle FSER, ensemble de directeurs de laboratoires sélectionnés pour leur excellence par la Fondation Schlumberger pour l'Education et la Recherche, soutient la Bio au Labo notamment parce qu'il « met en valeur l'importance de la recherche fondamentale ». Sa directrice rappelle ainsi que « les choix budgétaire et l'orientation peu avisée de nos dirigeants s'opèrent au détriment du mérite scientifique des recherches. Pour favoriser les grandes découvertes, il faudrait rééquilibrer la balance des financements, et attribuer plus d'argent sur l'excellence intrinsèque des projets et des chercheurs, que sur le fait qu'il convienne à des orientations décidées à un instant t. »
Ces difficultés n'empêchent cependant pas les contributeurs de La Bio au Labo de jouer sur la corde humoristique… comme dans le cas de ces deux mutations introduites chez un petit ver par Marie-Charlotte Morin, qui provoquent de manière surprenante l'apparition de plusieurs organes sexuels. « La génétique nous taquine » conclut-elle. Et l'histoire a souvent montré que c'est lorsque la Nature nous surprend qu'on en apprend énormément sur les lois qui la gouvernent… Obtenant par là même des connaissances qui s'avèrent au final payantes en termes thérapeutiques.
La Bio au Labo est en direct sur Twitter @labioaulabo et Facebook
www.facebook.com/labioaulabo. Les participants sont présentés sur Tumblr
http://labioaulabo.tumblr.com/, qui présente aussi la récapitulation de la semaine. La Bio au Labo s'inspire des projets @realscientists et @endirectdulabo.
Le Cercle FSER
www.cerlcefser.org est un collectif qui a pour but la promotion et la défense de la recherche fondamentale en biologie.