M. Perben propose de faire de Lyon un « modèle écologique ». L’ancien ministre des transports pro-autoroutes qui n’a pas réussi à faire démarrer les projets de transports ferroviaire serait-il soudainement converti à l’écologie ? Les Verts, engagés depuis sept ans dans l’équipe de gauche et partant à nouveau en union, se seraient-ils trompés d’alliés ?
Pas sûr si l’on examine dans le détail les propositions de M. Perben sur des questions cruciales pour l’environnement des lyonnais.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre … en augmentant la circulation
M. Perben propose trois mesures en matière de transports : Arrêter de contraindre la circulation automobile car «ce sont les embouteillages qui polluent, pas les trafics fluides » ; développer le métro ; louer des voitures électriques. Ça commence mal. On se croirait revenu au temps de Pompidou et Pradel où l’on adapte la ville à la voiture.
Et oui, les temps ont changé : le déplacement routier est le premier contributeur d’émission de CO2 (environ 1/3), embouteillage ou pas ; la voiture électrique génère des déchets nucléaires et le métro est le transport en commun le plus cher (50 millions d’euros au kilomètre ! soit 2 fois plus qu’un tram et 10 fois plus qu’un trolley) et pas forcément plus utilisé. Question subsidiaire : Comment le flot de circulation généré par la mise en service de l’A45 (de Saint Etienne vers Lyon) promue par M. Perben comme ministre des transports, ne conduira pas à de nouveaux embouteillages dans la ville ?
Le challenge que les Verts propose aux Lyonnais est de se déplacer autrement qu’en voiture d’un point à un autre de la Ville en moins d’1/2 heure, y compris soir et week-end. D’où des mesures pour amplifier la dynamique qui a conduit à une réduction – inédite - de la part des transports routiers de 52 à 47% en quelques années dans l’agglomération lyonnaise en développant les modes alternatifs et efficaces à la voiture.
Même si nous regrettons que le PS souhaite toujours la réalisation du TOP et ne s’engage pas sur une réduction nette des places de parking, des avancées sont obtenues : des axes forts de transports en commun évitant aux Grands Lyonnais de prendre leur voiture pour venir dans le centre et le doublement des sites propres pour les bus, 20 parcs pour les autos partagées et des plateformes d’approvisionnement des activités pour éviter les camions en ville, des zones 30, de vraies pistes vélo (30 km /an) et des doubles sens cyclables et un bateau-bus…
Concernant les énergies renouvelables dans le bâtiment, grand émetteur de CO2 aussi (un peu moins d’1/3), M. Perben propose d’installer partout où cela sera possible des panneaux solaires et de généraliser les économies d’énergie.
C’est plus moderne. Mais M. Perben devrait savoir que les Verts sont passés par là : tous les logements – publics ou privés – réalisés avec des financements ou sur du terrain appartenant à la Ville ou au Grand Lyon, sont déjà soumis à un cahier des charges visant la Très Haute Performance Energétique.
L’enjeu est ailleurs : améliorer l’isolation des bâtiments existants, les plus nombreux. Les Verts l’ont fait partagé à leurs partenaires. Si les économies de charge de chauffage seront substantielles, les sommes à investir se comptent en milliards d’euros, ce qui nécessiterait forcément le concours financier de l’Etat. M. Perben qui n’en parle pas aux lyonnais pourrait demander à son ami Sarkozy d’intervenir car nous attendons toujours la traduction des engagements de M. Sarkozy pris au Grenelle de l’environnement.
Protéger les lobbies plutôt que la population
En matière de pollutions, M. Perben a des propositions. Mais il s’est renseigné auprès des lobbies industriels quand nous cherchons à agir sur l’origine des problèmes.
Pour l’eau, M. Perben souhaite lutter contre les fuites ; Nous y ajoutons la protection de la ressource contre les pollutions industrielles et agricoles (comme les PCB dans le Rhône). Concernant le couloir de la Chimie, M. Perben souhaite négocier avec les industriels la modernisation des installations ; pour nous, l’enjeu est d’appliquer la directive REACH qui oblige de vérifier que toute molécule mise sur le marché est sans conséquence sur la santé. Pour les déchets, M. Perben propose de mieux les collecter ; nous proposons de doubler le recyclage, des déchetteries-ressourceries, un prix de collecte fonction de la quantité de tri de chacun et pas de nouvel incinérateur. Concernant les pollutions électromagnétiques (antennes relais, wifi…), M. Perben reste muet là nous proposons l’application du principe de précaution.
Reconquérir les espaces verts… avec des fleurs aux bords des routes
Le « jardin sans fin » de M. Perben a fait rêver un temps. Mais le réveil est douloureux. Son périmètre se limite au centre ville et consiste pour une bonne part à planter quelques arbres sur des pelouses bordant des rues toujours consacrées à la circulation automobile. Une seule bonne surprise : Après avoir critiqué les berges du Rhône, M. Perben entérine cette bonne idée portée par M. Buna, adjoint à l’urbanisme (Les Verts) pour faire passer le Jardin sans fin sur les rives de Saône !
Les Verts proposent la création ou la restauration de 100 hectares d’espaces verts publics, l’équivalent du parc de la tête d’or disséminés dans la ville. Le chiffre n’a pas été repris par nos partenaires, mais ils ont bien compris nos propositions pour que chaque lyonnais accède à la nature en ville sous ses multiples formes : jardins collectifs - murs, trottoirs et escaliers végétalisés - cœurs d’ilot verts - liaisons vertes traversant les arrondissements et reliant les parcs entre eux - ouverture de nouveaux parcs (Sergent Blandan Confluent, Vallon, la Garde, la Cressonnière, Clos Layat, Bazin, château de Gerland…) - et réaménagement des rives de Saône de l’Ile Barbe jusqu’au Confluent.
Les lyonnais ont le choix entre deux modèles écologiques : celui de M. Perben qui reprend les « solutions » des lobbies de l’industrie et de la route, qui abouti à des pics de pollution où les enfants et les personnes âgées sont priés de restés enfermés; celui que les Verts porte dans le programme d’union, qui privilégie la santé et le bien-être avec une ville pour ses habitants.
Les Verts de Lyon
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