Après l'occupation artistique de la Friche RVI en 2009, de l'Hôtel-Dieu en 2010 et avant de transformer les usines ABB de Décines en « théâtre éphémère », la Troupe du Levant répond aujourd'hui à l'appel d'offre de la Ville de Lyon pour la reprise du Théâtre du Point du Jour.
La candidature de la Troupe du Levant à la direction du Théâtre du
Point du Jour répond à l'appel d'une nécessité ; le besoin essentiel pour les compagnies lyonnaises, repérées par le réseau des Scènes Découvertes notamment, d'espaces de travail, d'espaces de représentations pour avancer dans leurs travaux, donner d'avantage d'ampleur à leurs expressions.
Ici, à Lyon, combien de compagnies – encore jeunes mais plus vraiment émergentes – peuvent présenter leur travail dans la Célestine devant le public lyonnais ? Ici, à Lyon, combien d'équipes – ayant déjà créé deux ou trois spectacles dans les Scènes Découvertes – peuvent éprouver leur parole ne serait-ce que dans le studio du Théâtre de la Croix-Rousse ?
Aucune.
Quelle est donc, dans notre ville, la possibilité d'une « étape 2 », celle qui offre la richesse de se développer au-delà d'une salle de cinquante places ?
Nous n'avons que deux alternatives.
La première : quitter Lyon à la recherche de théâtres « de bonne taille », ni trop grands ni trop petits. Mais alors, c'est accepter de s'éloigner d'un travail de terrain sur le territoire lyonnais auprès des habitants, des publics éloignés et de ceux de demain.
Inventer et réinventer de nouveaux espaces, c'est la seconde. Alternative qu'a choisie la Troupe du Levant depuis 2008 par la construction de théâtres éphémères dans la Cité. Ce choix, permettant de rester sur Lyon, de fidéliser un public, oblige à des réalités financières difficiles. Les coûts d'équipements et de sécurité passant avant les salaires, l'avenir se révèle hasardeux. Et ces lieux, sans image théâtrale, souffrent d'absence de visibilité auprès des Institutions et des programmateurs, ce qui met sérieusement à mal la pérennité du travail.
Alors oui la place de l'artiste est auprès des citoyens, dans la Cité.
Oui, il manque un lieu de création et de diffusion pour les compagnies « post-émergentes ». Un tel lieu est absolument nécessaire. Ici à Lyon il est urgent.
Au dérisoire où nous sommes, nous opposons un désir, une aspiration, une volonté. Il est possible aujourd'hui, au Point du Jour, d'assurer la transition entre les Scènes Découvertes et les Scènes Régionales ou les Théâtres de ville.
Nous sommes jeunes encore et nous avons conscience des moyens pratiques pour y atteindre.
C'est l'objet de notre candidature.