Il s'agit d'une lettre ouverte adressée au Premier Ministre François FILLON afférente au statu quo du Plan Emploi Harkis annoncé, depuis février 2008 mais, sans résultats probants à ce jour.
Monsieur le Premier Ministre,
Au nom de tous les internautes du site "coalition-harkis.com" et de la majorité silencieuse détenant le statut de Rapatrié d'Origine Nord Africaine (RONA) qui sont solidaires et sympathisants, par définition, de notre démarche d'intérêt général, je tenais à vous interpeller sur le Plan Emploi Harkis porté, par le Gouvernement, dont les effets tangibles et significatifs, sur le public concerné plus que désappointé, se font attendre depuis ces seize derniers mois.
En l'espèce, le Président de la République, M. Nicolas SARKOZY, avait annoncé, très explicitement, le 05 décembre 2007 à l'Elysée, sa volonté affirmée de ramener, avant le 31 décembre 2009, les enfants de Harkis dans les mêmes taux de chômage que ceux de la moyenne nationale ne cessant d'augmenter, elle-aussi, en raison de la crise économique et sociale.
Néanmoins, en lieu et place d'évoquer une "double discrimination positive" (oxymore inapproprié en l'occasion pour cette population ayant tant souffert de la discrimination durant 47 années !), il conviendrait plutôt de qualifier, ce dispositif équitable et moral, de "mesures correctives républicaines".
Certes, à compter de son annonce officielle, par M. Renaud BACHY, Président de la Mission Interministérielle aux Rapatriés (auquel vous avez confié cette très lourde tâche), en février 2008, ce plan a fait couler beaucoup d'encre, via son interprétation fallacieuse, polémique voire fantasmagorique, de la part de nombreux anti-Harkis notoires alléguant, à tort, de supposés "privilèges" accordés, selon leurs supputations mensongères, aux RONA dits de la seconde génération. Et, n'est-il pas temps, désormais, de rétablir la stricte vérité ???
En premier lieu, s'il est vrai que la loi n° 2008-492 du 26 mai 2008 relative aux emplois réservés et portant dispositions diverses relatives à la défense permet, aux enfants de Harkis, de pouvoir accéder aux emplois réservés de catégorie B et C, dans les trois fonctions publiques (Etat, hospitalière et territoriale), au même titre qu'un public éligible assez vaste (militaires en reconversion, leurs épouses, concubines, les handicapés, ...), il m'importe de vous indiquer que le décret d'application y afférent n'est toujours pas signé, à ce jour, par vos ministres, rendant, par conséquent, cette loi inapplicable en l'état, C.Q.F.D !!!
Nous sommes très loin de ces prétendus 10000 emplois réservés et attribués, de plein droit, sur trois années, aux enfants de Harkis qui ont fait un triste écho, auprès d'une certaine presse, par le biais d'agitateurs faussement humanistes et antiracistes voulant nuire et, ainsi, contribuer à une incitation à la haine et à la violence de facto à l'encontre des Harkis et leurs Familles.
En second lieu, toutes les autres mesures inscrites au Plan Emploi Harkis, relèvent, exclusivement, du droit commun (nouvelle aide à la création ou la reprise d'entreprise/NACRE, ...). Or, le système local et national, en matière d'insertion, de retour à l'emploi, de lutte contre les exclusions, ... Est en soi inadapté voire paradoxal et rien n'est entrepris, en urgence, pour le réformer de façon radicale, notamment, sur le plan local où de pseudo délégataires d'une mission de service public ne détiennent aucun cadre légal nonobstant leur monopole illicite, ad vitam aeternam, dans ce domaine très sensible appartenant au "devoir régalien" de la République Française.
En dernier lieu, les préfectures en charge du pilotage départemental, de ce plan, rencontrent des dysfonctionnements récurrents et dilatoires et, parfois, affichent même une attitude très équivoque, hostile et irrespectueuse, à l'égard des RONA, dont je relaie, régulièrement, les doléances à la MIR.
Dans ce contexte et, à huit mois de l'échéance fixée, par M. SARKOZY, pour atteindre l'objectif quantitatif du Plan Emploi Harkis,
je vous saurais gré de bien vouloir nous aviser, d'une part, de vos intentions pour activer la signature du décret d'application susvisé en souffrance. Et, d'autre part, de vos solutions imminentes et pragmatiques en vue de renforcer le rôle, les moyens et l'autorité de la MIR (dont nous réitérons notre pleine confiance au Président BACHY et à son équipe) dans la perspective de réguler, en temps réel, toutes les problématiques connues et à connaître.
Enfin, je ne pense pas trop m'avancer en déclarant que la majorité des associations et des personnalités œuvrant, en faveur des Harkis et leurs Familles, est prête à s'impliquer, très activement, pour aboutir à la réussite complète de ce plan dans l'intérêt général.
Dans l'attente de vous lire, je vous prie d'agréer, Monsieur le Premier Ministre, l'assurance de ma très haute considération.
Khader MOULFI
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Khader MOULFI