La prise de conscience générale sur le problème du mal logement provoquée par l’action des Enfants de Don Quichotte est saluée par les associations d’insertion par le logement du Rhône réunies au sein du Collectif Logement Rhône.
Le Collectif Logement Rhône, constitué en décembre 2005, rassemble les associations qui agissent pour l’insertion par le Logement et exercent les activités d’accueil, d’accompagnement, de gestion locative adaptée, d’hébergement d’urgence, de production de logement à caractère social, d’observation et de témoignage des situations de mal logement.
Ce regroupement a pour objet de contribuer à éclairer les politiques publiques, en faisant part des observations du terrain, afin de mieux identifier les difficultés et d’améliorer les dispositifs de traitement et en s’impliquant de manière forte dans leur élaboration et leur évaluation.
La Charte des Enfants de Don Quichotte, signée par le Collectif, met en lumière des revendications fortes inscrites dans le combat associatif quotidien depuis des années. Ces revendications sont à la fois techniques (ouverture des hébergements d’urgence 24h sur 24 et 365 jours par an) et politiques : (créer plus de logements sociaux accessibles et rendre le logement opposable sur tout le territoire) et témoignent d’une réalité des besoins actuels dans notre société.
Aujourd’hui les Enfants de Don Quichotte ont été entendus et un plan renforcé pour l’hébergement des SDF a été annoncé.
Pour autant, il importe aujourd’hui dans le débat national comme au plan local de ne pas réduire la question du mal logement à la problématique de l’urgence et de l’hébergement.
L’éclairage apporté par l’action des Enfants de Don Quichotte sur les situations inadmissibles des personnes à la rue, met en évidence les carences de l’action publique à leur endroit. Il est urgent de trouver des solutions en ce sens. Mais la question de l’accès à un logement digne et adapté aux ressources des ménages est une problématique plus large qui trouve un écho pour de nombreux ménages logés dans des conditions inacceptables (sur occupation, logement insalubre…) et pour tous ceux qui se trouvent dans les files d’attente de plus en plus longues de l’accès au logement ordinaire.
Les enjeux sont considérables et impliquent :
- L’inscription du droit au logement comme droit fondamental. La question de l’opposabilité du droit au logement est l’objet d’un combat porté collectivement depuis 2001. Les travaux du Haut Comité pour le Logement des Personnes Défavorisées, ceux du Conseil Économique et Social, les réflexions de la plate-forme associative nationale, ont largement contribué à donner à cet objectif un contenu opérationnel. L’État, garant du droit, doit occuper la place centrale du dispositif et en assumer la responsabilité.
- Une véritable politique de création de logements abordables (à loyer accessible aux ménages modestes) se fondant sur la recherche de réponses aux demandes non couvertes, l’anticipation des besoins liés à l’évolution des modes de vie et à la croissance de la population. Les objectifs de production de logements doivent être rééquilibrés afin de mieux utiliser les moyens financiers issus de la solidarité nationale afin qu’ils bénéficient majoritairement à la construction de logements sociaux et très sociaux.
La crise de l’hébergement étant corrélative à celle du logement, il est indispensable que les moyens nécessaires pour les surmonter soient dégagés.
Cela sous-entend pour l’hébergement temporaire :
- des moyens en Allocations de Logement Temporaire qui permettent d’apporter une réponse immédiate aux ménages victimes de ruptures économiques ou familiales, ou qui, par les difficultés de santé qu’elles rencontrent risquent de se trouver sans toit,
- une prévention des expulsions locatives qui ait pour objectif d’éviter toute expulsion sans solutions,
- la création de lieux d’accueil adaptés aux demandes et des moyens financiers correspondant aux services nécessaires pour la subsistance quotidienne comme pour l’accès aux droits sociaux,
- l’inscription d’un véritable statut du résident des hébergements d’urgence sur le modèle du statut de locataire et la prise en compte de l’ensemble de ceux et celles qui n’échappent à la rue que parce qu’ils sont dépannés par des tiers (des milliers de ménages dans l’agglomération lyonnaise).
Telles sont quelques-unes des propositions défendues par le Collectif Logement Rhône.
Contact presse :
Solène Bihan
Coordonnées : collectiflogementrhone@gmail.com
04 78 72 64 49