Poète et essayiste, il enseigna en Angleterre avant d'être élu au Collège de France. Auteur de plusieurs ouvrages sur la littérature, la musique et la philosophie, il a publié des essais sur Poussin, Blake et Turner. Il vient de publier Le Bonheur d'être ici et en 2012 Le rire de Molière.
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« Les tableaux de Claude Lorrain présentent-ils un monde idéal, attirant, mais hors de notre portée ? ou bien, dans son inspiration vers l'ordonné ou le mystérieux, affirme t-il en même temps la valeur du monde concret et quotidien »?

L'inspiration pastorale qui domine l'art de Claude Lorrain à ses débuts, convient à sa nature contemplative. Proche de celle de Giorgione ou de Campagnola, l'accent est mis sur le repos des bergers dans la chaleur du jour, à peine rompu par la musique et la danse.  Les scènes décrites deviennent des nids touffus où la figure humaine est enfouie, où les troupeaux sont peints dans une clarté diffuse, où l'accent est mis sur le garçon qui se repose sous un bouquet d'arbres non loin d'une petite ville fortifiée.
Dans l'univers poétique de Claude, une Arcadie idéale se mêle ainsi à des notations familières, dans lesquelles il expérimente des effets de contre-jour, de soleil couchant ou levant, de lumière rasante sur les vagues.

Puis, les thèmes choisis deviennent plus ambitieux. C'est alors qu'apparaissent les thèmes mythologiques, bibliques ou historiques qu'il introduira dans une scénographie majestueuse. « Si le dernier Claude a peut-être déconcerté ses contemporains, il a fasciné les préromantiques et les romantiques, surtout anglais, tant peintres que poètes ».


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