Signature librairie des nouveautés, place Bellecour (Lyon), le 14 mars, fin d’après-midi…
« On n’entre pas chez Christophe Petchanatz comme dans un moulin : il faut franchir des portes, se frayer un chemin parmi des objets, des personnages presque fantomatiques, déchiffrer des apparences énigmatiques. Mais une fois qu’on y est, on risque fort d’y rester plus longtemps qu’on ne l’avait imaginé, et, peut-être, d’en sortir transformé. L’univers de cet auteur est à la fois terriblement quotidien, banal, spatialement dénoté, – c’est le nôtre, que nous reconnaissons à de menus détails familiers – et totalement onirique, – c’est un autre, un monde incertain, flou, où l’existence peine à s’affirmer, entre doute et oscillations. Les quarante récits courts présentés dans Les Alfreds ont en commun cette poésie du déplacement, qui ressasse, sur tous les registres de l’humour, du plus noir et grinçant au plus souriant, entre pesanteur et apesanteur, le vide des apparences. L’écriture, concise, rapide, têtue, entrecoupée de parenthèses, de tirets, de digressions qui bloquent l’élan de notre crédulité, fouille les profondeurs inexploitées de l’instant, excave, entre les couches résistantes de la réalité, trace des itinéraires labyrinthiques, décrypte, tout à coup, des bribes d’une autre distribution du réel, suggère la merveille qui aurait pu être, ressuscite les regards curieux de l’enfance. Ces textes faussement détachés, à l’ironie nerveuse, traquent les interstices par lesquels il devient possible de questionner la condition humaine, si gratuite, si absurde, si amusante aussi. On songe, en vrac, à Ponge, à Kafka, à Michaux. On continue à avancer, dans des paysages très vagues meublés d’objets très précis, au milieu d’animaux ou d’humains, de vivants ou de morts, de silences et de bruits : on est séduit. »
Michèle Narvaez
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