INNOVATIONS DANS LE MONDE DES GEOSYNTHETIQUES
Le programme GEO-INOV : un projet collaboratif ambitieux porté par des membres du CFG
Une initiative des professionnels des géosynthétiques pour soutenir les travaux de recherche destinés à concevoir les produits et solutions de demain
Paris, le 26 juin – Dans le cadre de sa mission de promotion des géosynthétiques et de leurs applications, le Comité Français des Géosynthétiques (CFG) valorise le savoir-faire des professionnels des géosynthétiques et soutient toutes les initiatives de recherche afin de concevoir les matériaux de demain.
Parmi ces initiatives, le programme GEO-INOV se distingue par son envergure, l'implication de ses partenaires et son ambition visant à conjuguer hautes performances et optimisation environnementale pour renforcer l'excellence française en matière de génie civil et d'infrastructures.
Geo-Inov, un projet d'envergure : 7 partenaires et un budget de 3,5 millions d'euros
Porté par la PME iséroise MDB Texinov (spécialisée dans la création de textiles innovants), le projet crée une dynamique de collaboration étroite entre les différents acteurs de la filière : scientifiques, laboratoires de recherche, bureaux d'ingénierie et producteurs, afin de concevoir et de réaliser des géotextiles innovants répondant aux besoins des marchés, en termes de qualité, de durabilité, de sécurité et de prix.
« La forte concurrence internationale qui touche le secteur des géosynthétiques en pleine croissance, tend à tirer les prix vers le bas, avec des compromis sur la qualité. Cette compétition internationale a motivé de solides partenariats entre PME, industriels et laboratoires français. Ces dernières années, les pôles de compétitivité ont créé une synergie forte qui tend à encourager les projets de R&D pour promouvoir le savoir-faire français et entraîner le marché vers toujours plus de qualité. Ces partenariats sont soutenus par l'Etat et les collectivités territoriales, et je tiens à préciser que ces aides sont des déclencheurs indispensables aux actions de R&D et au maintien de la compétitivité de nos entreprises tant en France qu'à l'international. » commente Marie Tankéré, responsable du projet Geo-Inov pour la société Texinov.
Le projet de R&D Geo-Inov s'inscrit sur un marché en forte croissance, caractérisé par des besoins de construction et de rénovation d'infrastructures accrus par l'élargissement de l'Europe, et soumis à des contraintes qualitatives de longévité et de sécurité de plus en plus rigoureuses.
Co-labellisé par les pôles de compétitivité Techtera et Fibres, il a obtenu en 2010 le soutien de l'Etat dans le cadre du 10e appel de la Direction Générale de la Compétitivité de l'Industrie et des Services(DGCIS).
A ce titre, le programme a bénéficié d'un financement à hauteur de 1,5 million d'euros, sur un budget total de 3,5 millions d'euros.
Depuis le début du projet en janvier 2011, 7 partenaires se sont engagés à travailler pendant 3 années sur la conception et la caractérisation des géotextiles « nouvelle génération » : MDB Texinov, Afitex, Bihr, Egis Géotechnique, L'Institut Français du Textile et de l'Habillement (IFTH), le Laboratoire Sols, Solides, Structures, Risques (3SR) et le Cnam. Pour des applications spécifiques au domaine minier, les partenaires ont également passé un accord de recherche avec le laboratoire Irstea.
Le programme Geo-Inov mobilise environ trente personnes œuvrant au sein des différentes entreprises, laboratoires et organismes partenaires et engendrera la rédaction de deux thèses de doctorat.
Démontrer le bénéfice environnemental pour le génie civil
Geo-Inov a pour ambition de confirmer le bénéfice environnemental des solutions géotextiles pour le génie civil, en termes de réduction des volumes de matériaux transportés grâce à l'utilisation de matériaux in situ et à la réduction de l'épaisseur des couches, et en termes de préservation des paysages et de limitation des coûts d'entretien des infrastructures.
« Malgré déjà plus de 30 ans d'utilisation, les géosynthétiques restent des produits de la construction très innovants ; il est ainsi aujourd'hui prouvé scientifiquement que, même dans des situations technico-économiques difficiles ils apportent une contribution essentielle dans le domaine du génie civil et des infrastructures, tout en optimisant l'impact environnemental des chantiers. Ils s'intègrent à l'environnement naturel dans de meilleures conditions, limitant les terrassements et en conférant au sol des propriétés qu'il n'avait pas au départ, autorisant ainsi des constructions sur les sols les plus difficiles et dans les conditions les plus délicates.» ajoute Philippe Delmas, coordonnateur scientifique du projet.
3 chantiers grandeur nature instrumentés sur 3 ans
Le programme de recherche comprend entre autres l'organisation de 3 planches d'essais, chantiers grandeur nature instrumentés, au rythme d'une planche d'essai tous les 6 mois. Celles-ci servent à mener différentes expérimentations de mise en en œuvre, afin de valider les calculs théoriques et les modèles développés en laboratoire, par le calcul numérique ou à échelle réduite.
De mars à juillet 2012, une planche d'essai a été menée à la Tour du Pin, visant notamment à initier des techniques nouvelles pour le renforcement des sols atypiques présentant des risques pour la sécurité des usagers. Deux prochains chantiers sont également prévus en septembre 2012 et en 2013 pour la poursuite des expérimentations.
Outre le développement de produits optimisés et fortement différenciés, répondant aux exigences environnementales, le programme Geo-Inov développera de nouvelles méthodes de calcul, de tests et d'analyses adaptées à des géotextiles hautes performances, permettant de faire évoluer les normes françaises et internationales en vigueur. Précisons que dans le cadre du programme, les partenaires disposent de l'appareil de mesure de résistance des géosynthétiques, le plus performant de sa catégorie en Europe, sous le contrôle de l'IFTH. « Le projet Geo-Inov que nous portons, nous permet de définir les géosynthétiques de demain et d'étudier les mécanismes de comportement des couches de matériaux dans les conditions réelles, tenant compte les contraintes de charge et de circulation de véhicules. L'ensemble de nos expérimentations prendra fin à l'horizon 2014, le temps de voir naître les solutions géosynthétiques de nouvelle génération et de développer de nouvelles méthodes de tests et d'analyse adaptées à des solutions hautes performances, que nous retrouverons sur le terrain dans quelques années.» conclut Philippe Mailler, Responsable du projet à l'IFTH.
À propos du Comité Français des Géosynthétiques
Le Comité Français des Géosynthétiques a été créé en 1977 pour faciliter la communication entre le monde de l'industrie (producteurs de géosynthétiques et/ou centres de recherches textiles) et le monde du génie civil (bureaux d'études, maîtres d'œuvre, centres de recherche en géotechnique, entreprises).
Cette « société savante » rassemble les personnes physiques et morales intéressées au développement des géosynthétiques (géotextiles – géomembranes et produits apparentés) dans tous les domaines, notamment leur production et leur diffusion, la conception et l'étude des ouvrages.
Le CFG compte actuellement 110 membres, représentant tous les secteurs d'activités liés aux géotextiles, aux géomembranes et aux produits apparentés. Il a pour vocation de promouvoir les géosynthétiques et leurs applications au service de la communauté des utilisateurs de géosynthétiques français et francophones. En savoir plus :
www.cfg.asso.fr