La loi de séparation de l'église et de l'Etat a été votée le 9 décembre 1905. Héritière d'une
longue lignée de décisions (Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789,
instauration de la liberté des cultes dans la constitution en 1791, lois Jules Ferry instituant
l'école gratuite et laïque en 1881 et 1882), elle constitue encore aujourd'hui une exception au
niveau international, et demeure, plus d'un siècle après sa création, un des fondements de
notre contrat Républicain.
S'il s'agissait, au tout début du 20e siècle, de détacher l'Etat de l'église catholique, la
situation, en ce début de vingt-et-unième siècle, est aujourd'hui différente, du fait de la
mondialisation et des migrations qui ont modifié la géographie des religions. Mais si la
France et le monde ont changé, la laïcité reste plus que jamais d'actualité, au moment où les
radicalités sont choisies par certains qui refusent de faire partie de notre communauté de
destin.
Elle seule permet de garantir la liberté de culte, c'est à dire la liberté de conscience et la
liberté de penser à chaque citoyen, indépendamment de sa culture, de ses traditions et de
son engagement spirituel : Elle seule permet la République.
La loi de 1905 était une loi de réconciliation nationale, pas d'exclusion. C'est cette idée qui
doit la rendre encore plus forte de nos jours. Chaque fois qu'elle progresse, c'est l'égalité
entre tous et notre capacité de vivre ensemble qui progressent à leur tour.
Il faut le réaffirmer : la laïcité « à la française », ce ne sont pas que des lois et des principes.
C'est, au-delà, le socle commun sur laquelle se fonde notre communauté de destin.
Respecter toutes les religions, leur permettre d'exister et de coexister, sans faire affront à la
pensée de l'autre, qui lui-même doit afficher sa tolérance et refuser toute radicalité, c'est faire
vivre la démocratie dans ce qu'elle a de meilleur, pour que notre pays soit plus solidaire, et
donc plus fort.