Brian Elliott Rowe et Jane Peck réunissent leurs énergies autour du peintre australien Kevin Pearsh. Ils nous invitent à suivre les méandres humains et chromatiques du Gange vus par cet aventurier de la couleur. L’exposition, placée sous le haut patronage de Son Excellence Monsieur David Ritchie Ambassadeur d’Australie, se déroule du 1er au 30 juin 2009 à la Galerie BE-Espace : 57, rue Amelot 75011 Paris.
Venu des grands espaces australiens, le peintre Kevin Pearsh part à la conquête de nouveaux horizons de couleurs et de lumière. Insatiable voyageur, il plante son chevalet, comme un photographe son œil dans le viseur. Sens aigu de l’observation, plan serré, il focalise sur son sujet sans oublier de nous faire ressentir le cadre. Ici, il se laisse porter par le Gange, des sommets de l’Himalaya au golfe du Bengale, ce fleuve sacré de l’Inde, eaux de contraste, hostile ou bienfaiteur. L’artiste s’attache à la nature, aux paysages et même aux visages qu’il ne montre pas, les révélant par une nuque, un dos, une chevelure, un sillage. « L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ; il coule, et nous passons ! » (1)
La palette chromatique de Kevin Pearsh se révèle particulièrement raffinée. Elle s’inspire des harmonies des saris (rose, orange, rouge), puise dans les sacs d’épices (safran, cannelle, coriandre), diffuse les vibrations subtiles d’une lumière enveloppante. Légères, vives, ces huiles-là réverbèrent les apparences comme les âmes. L’esthétisme est manifeste, mais sans maniérisme ni ostentation. Il reste proche des gens qu’il dépeint, en toute simplicité. Scènes de vie ordinaires, l’imagination s’évade alentour. L’espace se recrée par la pensée, la sensation s’affranchit du monde autour. La foule reste au loin, petits personnages en mouvement ou solitaires contemplatifs. La verticalité des toiles rythme la scénographie, comme autant d’instantanés, une image par seconde. Fondu enchaîné, et l’on découvre des panoramas qui s’étirent de toute leur langueur.
Tout est calme, baigné d’une douce aura qui se mire dans le bleu – ciel ou glacier - du fleuve. Pour un retour à la source. Le reflet remonte à la surface, à contre-courant d’une méditation happée par les fonds. Miroir déformant, reconstitution de soi, le voyageur – le visiteur – reprend sa matérialité, par petites touches. Le « diurne indien » (2) initiatique peut s’évaporer, il nous laisse en résonance avec nous-même. Jusqu’à la prochaine traversée.
Depuis 30 ans, la peinture élégante de Kevin Pearsh a su séduire un public international : collectionneurs avisés, galeries prestigieuses comme la Tate Gallery à Londres, sans oublier le musée de Santa Barbara (Californie) ou le Fitzwilliam à Cambridge.
(1)Le Lac, Alphonse de Lamartine (1790-1869).
(2)Clin d’œil au film d’Alain Corneau, Nocturne indien.
Galerie BE-ESPACE
57, rue Amelot 75011 Paris
Ouvert du lundi au vendredi – 9h à 19h (fermé entre 13h et 14h) - WEEK-END : Samedi 14h30 à 19 h
Dimanche : Horaires variables et/ou sur rendez-vous
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