Pour cette rentrée aux couleurs de fin de jeux Olympiques, les analyses du marché immobilier ont  décidé de jouer au grand écart. Là où certains n’entrevoient qu’une simple correction, d’autres pronostiquent 30% de chute à l’horizon 2009-2010. C’est dans ce contexte de double crise immobilière et économique que nous avons souhaité connaître la vision d’ensemble de Marc Borgna Directeur de Site Leader Immobilier.


Comment voyez-vous l’évolution du marché immobilier en France à 2 & 5 ans, alors que les vues les plus pessimistes augurent une baisse de 30% d’ici à  2010 ?
Nous allons très certainement assister à un durcissement du marché mais à mon sens pas à une crise grave. Le marché français a été beaucoup plus sélectif qu’en Espagne ou aux États-Unis. Il y a donc très peu de risques que nous soyons obligé de faire face à une rapide chute des prix.

Avec une baisse prévisible importante pensez-vous que l’investissement immobilier conserve un sens ?
Bien entendu. L’investissement immobilier n’est pas investissement à un ou trois ans. Il se construit sur le long  terme, pour ses enfants ou pour sa retraite.

Comment interprétez-vous le recul de 10,9% des accords de financement liés à l’immobilier ?
Les banques ont joué la spéculation autour des rachats de crédits immobiliers, au jour d’aujourd’hui ce sont les acquéreurs de logements qui subissent les fruits de cette politique. Il est malgré tout normal qu’à la veille d’un durcissement du marché immobilier et économique, les banques aient un regard plus serré sur les accords de financement.

Quelle incidence aura eu pour vous la loi Tepa sur le marché immobilier ?
Il est évident que lorsque quelques 320 000 foyers bénéficient d’une déduction des intérêts d’emprunt, le marché apprécie. De là à dire que cette seule mesure permettra partiellement  de le soutenir, c’est une erreur.

Quelles similitudes voyez-vous entre le retournement actuel et la crise immobilière des années 90 ?
En 1990 le marché était essentiellement soutenu par la spéculation des professionnels suite à la mise en place d’un certains nombre de textes législatifs. La situation actuelle est plutôt due à la spéculation financière faite ces dernières années.

Votre positionnement vous permet d’avoir une écoute directe, quel sont les attitudes des professionnels de l’immobilier ?
D’une manière générale depuis 2005 ils ont tous observé un durcissement du marché avec en parallèle une progression régulière des prix. Aujourd’hui leur stock a doublé en quelques trimestres, malgré tout la demande reste forte mais les  acquéreurs sont  plus exigeants.

Site Leader Immobilier s’est visiblement développée rapidement, face à vos nombreux concurrents que pensez-vous apporter de plus ?
Nous permettons aux professionnels une diffusion complète de leur portefeuille pour un coût très faible, ainsi qu’une réactualisation quotidienne des biens mis en ligne. Et c’est exactement ce que les internautes aiment, une forte réactivité et une totale gratuité.  Du coup ils sont immédiatement et gratuitement informés des meilleures affaires.
 
Le marché immobilier sera morose vraisemblablement pendant quelques années comment voyez-vous son avenir sur internet ?
En quelques années Internet s’est énormément développé. A présent c’est 87% des acquéreurs qui consultent le web avant de faire leur choix. Outre-manche, ce support est devenu incontournable, il est clair que dans les années à venir le Web, en offrant encore plus de services,  permettra une meilleure approche de l’acquisition.

Propos recueillis par Hélène Baril